Dans un courriel adressé à son équipe mercredi 20 décembre, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a révélé son intention qu’il de ne plus briguer un deuxième, compte tenu d’un « contexte géopolitique actuel » qui l’obligerait à supplier les politiques.

« J’ai décidé de ne pas postuler à un deuxième mandat de quatre ans. Si je devais faire cela dans le contexte géopolitique actuel, il s’agirait de supplier un genou à terre, faire un plaidoyer, diminuer l’indépendance et l’intégrité de ma voix – qui est votre voix« , a-t-il écrit.

Bien avant ce courriel, Zeid Ra’ad Al Hussein avait rejeté dans un entretien accordé à l’AFP, l’idée de « manigancer » avec les responsables politiques afin de s’assurer un second mandat. Explication, le Haut-commissaire aurait reçu des pressions de la part du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres pour qu’il modère ses critiques contre le président américain. Il n’est pas cependant prêt à s’y soumettre.

Au cours de ce même entretien, M. Zeid avait de nouveau mis en garde contre les attaques répétées de Donald Trump visant les médias, qui risquent selon lui de déclencher des violences contre les journalistes.

Outre le bras le bras de fer avec le président américain, Zeid n’est pas également prêt à brader son indépendance face aux pays africains qui au cours de son mandat en cours ont montré les divergences entre la politique du Haut-commissaire et de leur souhait, à l’image de l’opposition farouche de ce pays à une enquête internationale au Kasaï, lors de la 35e session du Conseil des droits de l’homme en juin 2017.