Au lendemain de la signature de l’Accord du Centre Interdiocésain, la question de l’inclusion refait surface. C’est le moins que l’on puisse constater à en juger par la levée de boucliers qui s’observe déjà dans le landerneau politique kinois. Si la position officielle de la Majorité présidentielle est attendue pour ce mardi 3 janvier, les prémices donneraient à subodorer que cette famille politique ne manquera pas de relever le déficit d’inclusion que charrie le compromis du 31 décembre.

Déjà, les délégués de la kabilie affirment avoir signé sous réserve, le temps de faire la restitution à l’ensemble des sociétaires de la Majorité présidentielle, seuls habilités à entériner ou pas l’Accord. Rendez-vous est pris pour ce mardi. Foi de Lambert Mende.

DIALOGUER ENCORE

Comme avant-goût aussi de la position attendue pour ce jour, il y a lieu de relever la sortie du Secrétaire général adjoint de la MP. Dans une conférence de presse donnée hier à Kinshasa, Joseph Koko Nyangi a rejeté ledit compromis pour trois raisons dont l’absence d’inclusion. Cet homme fort de la kabilie originaire du Maniema en appelle même à un 3ème dialogue.
« Il se pose un sérieux problème dans cet accord. Le MLC comme plusieurs autres forces politiques très importantes du pays n’y sont pas. Nous voulons juste trouver des solutions définitives à tous les problèmes, voilà pourquoi on doit encore dialoguer, » a déclaré Koko Nyangi en présence des communicateurs de la MP.
Pour le Sg adjoint de la Majorité présidentielle, « le Rassemblement n’aura la primature que s’il demande pardon publiquement au peuple au sujet des gens qui sont morts dans toutes leurs différentes manifestations ».
Déjà le soir même de la signature de cet Accord, Lambert Mende Omalanga, négociateur pour le compte de la Majorité mettait le doigt dans la plaie, affirmant que ce compromis posait problème du fait de l’absence du Front pour le respect de la Constitution ainsi que d’une partie de l’opposition présente à la Cité de l’Union africaine. Or, expliquait le leader lumumbiste, l’absence du Rassemblement aux assises de la Cité de l’UA avait fait dire qu’elles n’étaient pas inclusives. Mutatis mutandis, « c’est le même problème d’inclusion. Et Mende insiste pour qu’on tienne compte de cela parce » les mêmes causes pourront produire les mêmes effets. » Le ministre de la Communication et des Medias y est revenu dans son point de presse d’hier lundi.
« Force est de constater- et le gouvernement le regrette- que ce grief fondamental fait à l’accord du 18 octobre n’a pas été rencontré au centre interdiocésain dans la mesure où une frange importante de l’opposition en l’espèce le Front pour le respect de la constitution ainsi qu’une partie importante de l’opposition politique ayant pris part aux discussions n’ont pas apposé leurs signatures dans le texte final de la nuit de la Saint Sylvestre », a-t-il expliqué. Pour Mende, « c’est un sérieux problème ».

INCLUSION PAS AU RENDEZ-VOUS, CONSTATE, AMERE, L’OPPOSITION SIGNATAIRE
Last but non least, l’opposition signataire de l’Accord du 18 octobre constate que l’inclusion qui a légitimé les discussions directes du Centre Interdiocésain n’est tout simplement pas au rendez-vous. Sous le leadership de leur chef de file, Samy Badibanga, cette opposition estime tout simplement que l’accord de la Cité de l’Union africaine qui avait vocation à être enrichi sur base de l’art 24, a tout simplement été dévoyé et même violé alors que les discussions du Centre Interdiocésain avaient pour document de base le compromis du 18 octobre.
A l’opposition signataire de l’Accord ayant sanctionné le dialogue politique national inclusif, on se fait fort de dénoncer le charcutage du texte martyr par les participants à la grand’messe du Centre Interdiocésain. C’est le cas de cette disposition sur mesure selon laquelle le Gouvernement devait être dirigé par l’Opposition/Rassemblement. Alors qu’aux assises de la Cité de l’Union africaine, le choix a été porté légitimement sur Samy Badibanga en sa qualité du plus capé de l’opposition institutionnelle. L’élu du Mont Amba étant président du premier groupe parlementaire de l’opposition. Ce n’est pas tout. A l’Assemblée nationale, c’est par un quasi plébiscite que Samy Badibanga a été investi. Sur 343 députés votants, 341 ont accordé leur confiance au Premier ministre nommé par le Chef de l’Etat et 2 se sont abstenus. Un fait rarissime. Voire une première dans les annales du Parlement congolais.
L’autre point qui heurte l’esprit de l’Accord est celui relatif aux élections. Il est dit vaguement que ces dernières vont se tenir en décembre sans préciser de dates. Alors qu’à la Cité de l’Union africaine le chronogramme a été établi avec des dates précises, ce, en tenant compte de tous les paramètres liés notamment au temps matériel pour la commande des bulletins de vote, leur dédouanement, leur déploiement à travers tout le territoire national…
On comprend dès lors que les personnalités de premier plan de cette opposition signataire n’aient pas adoubé l’Accord du 31 décembre. Rangés derrière le chef de file Badibanga, les ténors de l’opposition institutionnelle n’ont pas apposé leurs signatures sur ce document. A juste titre, soutient-on à l’opposition. Jean-Lucien Bussa, José Makila… n’ont pas signé l’accord.
Attachée à l’esprit du bréviaire national post-mandat qu’est devenu l’accord de la Cité de l’UA, l’opposition signataire sollicite un énième ordre de mission accordé aux évêques pour un autre round de discussion. Car manifestement, les médiateurs de l’épiscopat congolais n’ont pas atteint leur objectif.

 

Avec Forumdesas.org