Franck Diongo est condamné mais son dossier continue de faire couler encre et salive non seulement dans les milieux politiques, mais aussi du côté des organisations des droits de l’homme. Les voix s’élèvent de partout exigeant, toutes la libération sans condition de cet opposant, membre du Rassemblement des Forces Politiques et Sociales acquises au Changement.

Après la Voix des Sans Voix, c’est autour de l’Association Africaine de défense des Droits de l’homme, Asadho en sigle, et la Fondation Bill Clinton pour la paix de monter au créneau. Au cours d’une conférence animée conjointement par Jean-Claude Katende et Emmanuel Code, les deux organisations, après avoir parlé de toute la procédure de l’instruction du dossier de Franck Diongo, ont conclu que cet élu n’avait rien fait qui devrait lui coûter 5 ans de prison. Par la même occasion, elles dénoncent les conditions de l’arrestation de ce député national, pourtant sur chaise roulante et sous perfusion.

Hier, mercredi 18 janvier, les organisations de défense des droits de l’homme sont revenues sur le dossier Franck Diongo. C’est un rebondissement que vient de connaître cette affaire. Pour eux, tout est clair, l’arrestation et la condamnation du Député National Franck Diongo, Président national du Mouvement Lumumbiste Progressiste, viole plusieurs normes nationales et internationales relatives aux droits de l’Homme notamment, le droit international Humanitaire qui dispose qu’on ne peut pas priver un être humain de son droit aux aliments et aux soins appropriés.

Elles citent ainsi la constitution, en ses articles 17 alinéa 2, 19, 41, 61, et 149 alinéa 5 ; la loi n°013/011-B du 11 avril 2013 portant organisation, fonctionnement et compétences des juridictions de l’ordre judiciaire.
Les organisations de défense des droits de l’homme notent, également, que le siège était irrégulièrement composé en ce que les juges ne disposaient pas des ordonnances de leur nomination.

Jean-Claude Katende et Emmanuel Code relèvent, également, l’incompétence de la Cour Suprême de Justice siégeant en matière de cassation dans la mesure elle n’a pas des compétences transitoires.

«Nous déplorons également le refus de recevoir l’appel du condamné au mépris des articles 21 de la Constitution et 100 du code de procédure pénal», ont dit les deux défenseurs des droits de l’homme. De ce qui précède, ces organisations de défense des droits de l’homme ont fait quelques recommandations de taille au Président de la République, à l’auditeur général des Forces Armées de la RDC, à la Conférence Episcopale Nationale du Congo, à la communauté internationale et au Secrétaire Général de l’Union Interparlementaire.

Au Président de la République, l’Asadho et le FBCP lui recommandent de faire libérer le Député Franck Diongo Shamba et les membres de son parti, car condamné ou poursuivis en violation de tous les principes garantissant un procès juste et équitable et de veiller à ce que les magistrats ne soient pas instrumentalisés pour régler des comptes aux adversaires politiques.

A la Cenco, les deux acteurs des défenses des droits de l’homme recommandent d’inscrire, sans tarder, sur la liste des personnalités emblématiques devant bénéficier des mesures de décrispation le Député Franck Diongo et les membres de son parti.

En ce qui concerne la communauté internationale, elle doit non seulement veiller à ce que le pouvoir en place puisse mettre fin à tout acte de nature à porter atteinte aux droits des opposants et des acteurs de la société civile, mais aussi accentuer la pression sur le Gouvernement de Kinshasa pour que le Député National Franck Diongo Shamba et les membres de son parti soient libérés.

Toujours en marge des recommandations, l’Association africaine de défense des Droits de l’homme, (ASADHO) et la Fondation Bill Clinton pour la Paix demandent au Secrétaire Général de l’Union Interparlementaire de conduire une enquête en RDC sur le cas du Député Franck Diongo Shamba et exiger sa libération. Ces deux organisations entendent suivre de très près ce dossier jusqu’à ce que cet élu national, le mieux élu de la Lukunga, recouvre sa liberté.

Kinshasa Times/Lapros.