Les représentants des composantes présentes aux discussions sur l’arrangement particulier ont fait quelques progrès ces derniers jours. Après prèsqu’une semaine de marasme, quelques avancées ont été observées. Les parties prenantes se sont mis d’accord sur tous les points concernant la composition du bureau du conseil national de suivi de l’accord et le quota des membres pour chaque partie.

Signataires et non signataires de l’accord du 18 octobre sous l’égide du facilitateur designé par l’union africaine, Edem Kodjo se dirigent vers un accord inclusif comme souhaité. Mais quelques blocages persistent en dépit des avancées enregistrées.

La présidence du CNSA revient au Rassemblement, plus précisément à Étienne Tshisekedi qui sera accompagné de trois adjoints. La majorité présidentielle, le Front pour le respect de la constitution et l’opposition signataire du 18 octobre. La question de la préséance des vice-presidents a été balayée, n’accordant à aucun des trois précellence, mais des charges sur des questions spécifiques. Le rapporteur proviendra de la société civile signataire de l’accord du 18 et le questeur du Rassemblement de l’opposition.

Sur les 28 sièges au niveau de la plénière 9 reviendront à la majorité, 6 au Rassemblement, 4 au Front pour le respect de la constitution, 2 à l’opposition républicaine et 3 à la société.

Le dernier virage sur arrangement particulier c’est la désignation du premier ministre et le partage des responsabilités au sein du futur gouvernement d’union nationale. Cette question a été suspendue la semaine dernière. La médiation a demandé aux différentes parties d’évoluer en cellules réduites pour aller plus vite et apporter des solutions concrètes aux divergences à la plénière. Jusqu’à mardi soir, aucune avancée n’a été enregistrée, provocant ainsi le mécontentement des prélats catholiques qui ont donné un dernier délai aux politiques, fixé pour ce 29 janvier, date à laquelle ils tireront toutes les conséquences, prenant le peuple à témoin si seulement rien n’est conclu. « Demain à 16h la question du gouvernement d’union nationale doit être réglée », a dit un évêque dénonçant la  » nonchalance » des acteurs politiques.

Retour des enfants prodigues?

Les délégués de la partie signataire de l’accord du 18 octobre et membres du gouvernement ont fait leur retour sur la table des négociations hier. Moment des discussions qui doit le plus intéresser ceux qui souhaitent le maintien de Samy Badibanga à la primature. Samy Badibanga, Jean Lucien Bussa, Azarias Ruberwa et José Makila ont repris le chemin de discussion au centre interdiocésain ce mardi 24 janvier. Malgré ce retour aux discussions sur partage des portefeuilles ministériels, les quatre ministres du gouvernement issu de l’entente de la cité de l’Union Africaine et délégués aux assises de la Cenco n’ont toujours pas signé l’accord de la Saint sylvestre.

Ce qui bloque encore

La Majoirité présidentielle s’obstine à ce que le Rassemblement, à qui il revient la charge de présenter le futur premier ministre selon l’esprit du compromis du 31 décembre, puisse proposer plusieurs noms au président de la République, qui en nommera un. Des 7 noms à présenter au départ, les délégués de la MP ont revu leur chiffre à 5.

« On ne change pas les règles du jeu pendant le match », répond le camp du Rassemblement de l’opposition. Selon Valentin Mubake conseiller politique d’Etienne Tshisekedi qui prend part activement depuis le début des assises de la Cenco, le texte de l’accord qui est clair, précise que « le » premier ministre et présenté par le Rassemblement. « Cela est bien définit. On parle du Premier ministre et non des candidats premiers ministres », dit-il en référence au point III.3.2 du chapitre trois de l’accord signé sous la conduite de la Conférence épiscopale nationale du Congo.

Les discussions ont repris ce matin au centre interdiocésain de Kinshasa. Signataires et non signataires de l’accord du 18 débattent en groupe restreints sur la composition du futur gouvernement. Les négociateurs courent désormais derrière la montre avec l’ultimatum leur donné par les médiateurs de la Cenco. La plénière est prévu à 16 heures.

Patrick Nsimba