Le présidium des assises du centre interdiocésain a procédé ce vendredi 30 décembre dans la soirée à une communication marquant l’atterrissage ‘’en douceur’’ des négociations directes. La signature de l’accord proprement dite n’a pas pu avoir lieu à cette occasion suite aux derniers réglages que subit encore le texte final. Elle pourra avoir lieu ce samedi 31 décembre.

«Je suis heureux de vous informer que ce soir nous sommes pratiquement parvenus à voir la lumière au bout du tunnel. Les différents délégués viennent de s’accorder pratiquement sur les différends qui ont fait l’objet de l’examen des présentes assises», a déclaré un le présidium des négociations directes de la Cenco en introduction, après avoir remercié tous ceux qui ont favorisé l’aboutissement de ces travaux.

Enumérant les points divergents sur lesquels les parties prenantes aux négociations sont parvenues à s’entendre, les évêques ont indiqué qu’en ce qui concerne la compréhension du concept respect de la constitution, les deux parties se sont accordés de quelle manière les clauses pertinentes devraient être mises en application durant la période pré-électorale et électorale.

D’après l’entente des négociateurs, les institutions seront gérées de façon consensuelle avant les élections qui se tiendront au plus tard fin décembre 2017. Le président actuel, Joseph Kabila restera en poste pendant cette période. Les institutions à mandats électifs telles que les deux chambres du parlement et l’assemblée provinciale restent en fonction jusqu’à l’installation des nouveaux animateurs issus des élections.

«En ce qui concerne le gouvernement central, la Primature est confiée à l’opposition politique non signataire/Rassemblement», ont précisé les médiateurs des discussions directes dans leur communication, indiquant que les différentes composantes s’y retrouveront à savoir : la majorité présidentielle, l’opposition plurielle et la société civile.

Quant à la séquence des élections, la présidentielle sera couplée aux législatives nationales et provinciales.

Décrispation

Une commission de hauts magistrats a été constituée pour examiner au cas par cas les différents dossiers des prisonniers politiques, exilés et d’autres catégories de prisonniers. Les dossiers concernant tous les médias fermés seront soumis à cette commission. A en croire la Cenco, sur les 7 cas emblématiques présentés par le Rassemblement, 4 ont trouvé solution et 3 sont encore en étude. «D’autres dossiers de prisonniers seront soumis à l’appréciation, au pouvoir discrétionnaire du président de la république pour espérer bénéficier d’une grâce présidentielle», ont conclu les prélats à propos de la décrispation.

Pour ce qui est du mécanisme de suivi de la mise en œuvre du compromis politique et processus électoral, les délégués aux négociations directes se sont convenus sur la mise en place d’un «Conseil national pour le suivi de l’accord». Cet organe d’après les dires des prêtres, fonctionnera en tant que comité de suivi en attendant la session ordinaire au mois de mars où un projet de loi l’instituant comme institution d’appui à la démocratie sera introduit.

Les parties prenantes ont poursuivi dans la nuit l’examen du texte mis à leur disposition par la Cenco pour se rassurer si les amendements ont été véritablement intégrés. C’est la raison même de leur absence dans la salle de conférence du centre interdiocésain bien que présents sur le lieu. «Les résolutions communiquées ce soir ont été prise connivence avec la plus haute hiérarchie du camp présidentiel dont le directeur de cabinet du chef de l’Etat et le secrétaire général de la majorité», a affirmé l’abbé Donatien Schole, secrétaire général a.i de la Cenco.

 Reviendront-ils ?

Le Mouvement de libération du Congo (MLC) et alliés regroupés au sein de la plate-forme Front pour le respect de la constitution ont pour leur part quitté définitivement les négociations. Selon Eve Bazaiba coordonnateur du Front, le texte qui sera signé ce samedi est un traité bilatéral Majorité-Rassemblement. «Nous venons de nous rendre compte qu’il y a des accords qui avaient déjà été boutiqués depuis longtemps entre la majorité et le Rassemblement», a-t-elle déclaré revendiquant pour le compte de son regroupement la paternité et la direction du Comité de suivi de la mise en œuvre de l’accord.  Il sied cependant de noter la présence du porte-parole du MLC Jean-Jacques Mamba pendant cette communication de la Cenco.

Samy Badibanga, José Makila et Jean Lucien Bussa signataires de l’accord du 18 octobre et membre du gouvernement issus de cet accord ne signeront pas le document qui découlera des négociations directes menées par la Cenco. C’est la position prise par ce trio après une réunion tard dans la soirée du 30 décembre, d’après des sources bien renseignées.

Le président du parti Congo na Biso et membre du conseil des sages du Rassemblement de l’opposition Freddy Matungulu a laissé entendre que tant que l’accord n’est pas encore signé, les négociations ne sont pas encore bouclées. On ne peut donc se réjouir pour l’instant. La signature du document final est fixée sauf imprévu pour ce samedi dans la matinée au centre interdiocésain.

Mbala / Kinshasa Times