Les pourparlers du centre interdiocésain se sont clôturés au réveillon de la Saint Sylvestre 2017. Après plusieurs reports et tergiversations,  la majorité présidentielle plus opposition signataire de l’accord du 18 octobre, et les non-signataires de l’accord de la cité de l’Union africaine sous le label Rassemblement, ont signé le document sanctionnant la fin des discussions directes.

Prévu initialement pour trois jours, les négociations directes menées par les évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) auront duré plus de vingt jours. Le texte final a été adopté par les délégués des deux parties avant d’être signé devant les diplomates venus assister à la cérémonie.

A l’issue de la manifestation, Delly Sesanga président du parti de l’opposition Ensemble de volontaires pour le développement de la RDC (ENVOL) a exprimé son optimisme quant à la bonne marche et l’aboutissement des résolutions issues de cet accord. Il a par ailleurs souligné que le bénéfice que le peuple congolais en tirera c’est l’alternance qui sera enfin possible, selon les procédures à travers le respect de la constitution, mais aussi que les délégués des parties prenantes à ces négociations ont affirmé de nouveau dans ce texte l’impossibilité d’organiser un référendum pour réviser la constitution en ce sens.

Au sujet du suivi du processus électoral, ce membre du Rassemblement a indiqué que des dispositions ont été prises pour rationaliser l’évolution des opérations en vue de tenir les scrutins dans le délai.

«Nous ferons tout pour que ça le soit avec un monitoring détaillé au carré prêt, afin qu’il n’y ait pas de dérapages ou d’explication. On va encadrer d’avantage les structures locales, provinciales et opérationnelles de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), mais surtout voir la relation entre les ressources décaissées et la réalisation du calendrier tel qu’on s’y est engagé. Il y aura un contrôle beaucoup plus serré», a-t-il poursuivi.

Selon Delly Sesanga, l’organisation des gouvernements provinciaux devra être revue pour plus d’efficacité.  «Nous allons nous battre pour que cet accord soit respecté et que nous soyons à la mesure des défis», a-t-il conclu.

 

Issu, désigné… présenté !

Les non-signataires de l’accord du 18 octobre n’ont pas obtenu gain de cause pour les cas Muyambo et Diomi Ndongala. Mais le cas Katumbi aussi qui a gardé longtemps les discussions au point mort, a été décanté par le concerné qui a  demandé à ses collègues du Rassemblement « de ne pas faire de son cas personnel un blocage à une éventuelle signature de l’accord ». Les évêques de la Cenco vont continuer à travailler sur ces trois cas en vue d’une décrispation totale.

Entre deux vocables [«issu» et «désigné»] qui divisaient Majorité et Rassemblement autour de la formulation à insérer dans le texte à propos de la primature, les négociateurs seraient enfin tombés d’accord sur le verbe «présenter» grâce au concours des évêques. Le Premier ministre sera donc «présenté» par le Rassemblement.

Il a fallu donc du bon sens de part et d’autre des délégués pour faire sauter les verrous et parvenir  à la signature d’un accord au Centre interdiocésain. Plus rien n’a pu alors retarder l’aboutissement de ces assises ce 31 décembre. C’est tard dans la soirée, à quelques minutes du nouvel an qu’est tombée la bonne nouvelle, après trois longues heures de suspens.

Ecoutez l’intégralité de l’interview ci dessous

 

P.N / Kinshasa Times