Restée stable par rapport au dollar américain au cours de cinq dernières années, la monnaie nationale connaît depuis fin 2016 une volatilité intense, résultat d’un contexte économique mondial de récession alors qu’au niveau national plane incertitude politique décourageant l’investissement.

Continuant une tendance haussière depuis la fin de l’année 2016, le dollar américain se change actuellement au taux de 1300 FC. La place Le Château, faisant office de marché financier à ciel ouvert de Kinshasa,  différents bureaux de change à travers la ville ainsi que quelques banques commerciales confirment cette volatilité du franc congolais.

Réagissant à cette fluctuation, le Premier Ministre Samy Badibanga Ntita a présidé une séance de travail le 11 janvier 2017 avec le Ministre des Finances et le Gouverneur de la Banque Central du Congo. Selon le communiqué publié par le site de la primature, « ce groupe restreint a passé en revue la situation économique et financière du pays. Un accent particulier  a été mis sur la volatilité du taux de change ». Afin d’endiguer les méfaits de cette flambée, le Ministre de Finances « a laissé entendre qu’il y a eu une série de propositions,  des mesures à très court terme, au niveau budgétaire et au niveau monétaire qui seront communiquées dans un bref délai », renseigne le communiqué.

Il faudrait rappeler que la Banque Centrale du Congo avait déjà abaissé les prévisions de croissance du PIB de 2016 à 2,5%, par rapport à la prévision initiale de 4,3%.

La RDC traverse une situation économique détériorée qui, selon la Banque Mondiale, conduit à une hausse de l’inflation, une dépréciation du taux de change face au dollar, et une baisse des réserves de devises du pays.

Par ailleurs, la Banque Africaine de Développement (BAD), dans ses perspectives pour la RDC publiées en 2016 souligne que «la croissance de l’économie congolaise a décéléré à 7.7 % en 2015 contre 9.2 % en 2014, une tendance qui devrait se poursuivre en 2016 (7%), avec un rebond attendu à partir de 2017 (8 %) ».

Cependant, l’incertitude politique née de la fin du deuxième et dernier mandat constitutionnel du Président Kabila pourrait plomber le retour à la croissance prédit par la BAD. Le compromis global et inclusif négocié par l’Eglise catholique pour juguler cette incertitude peine encore à dégager un consensus général sur la gestion de la transition post-2016.

Entretemps, cette inflation ne fera qu’effriter davantage le pouvoir de la population congolaise et amenuiser le panier de la ménagère.

Aimé Zonveni