Après que la tournée africaine du Ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov en Afrique (en Égypte,  au Congo Brazzaville,  en Ouganda et en Éthiopie) vient à peine de se terminer que les États-Unis déploient déjà la contre-attaque. Fin juillet, en Afrique, Sergueï Lavrov a voulu démontrer que Moscou n’était pas isolé diplomatiquement que les sanctions internationales contre son pays serait responsable de la flambée des prix des matières premières.

Après cette opération de charme du Ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov en Afrique, le chef de la diplomatie américaine lui emboîte le pas et a annoncé ce vendredi 29 juillet une tournée africaine .  Anthony Blinken se rendra en Afrique du 7 au 12 août prochain.  Une visite destinée à reaffirmer la présence géopolitique des États-Unis sur le continent africain face à la Russie sur fond de guerre en Ukraine.

Les États-Unis cherchent à contrecarrer l’influence diplomatique russe.  Pour contrer ce récit russe, le Secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken se rendra en Afrique du Sud du 7 au 9 août,  en République Démocratique du Congo du 9 au 10 août et au Rwanda du 10 au 12 août, les deux pays connaissent un regain de tensions suite à la crise qui sévit à l’Est de la RDC. A Kigali, Anthony Blinken appellera à la libération de l’opposant Paul Rusesabagina qui purge une peine de 25 ans de prison.

Une semaine plus tard, c’est Linda Thomas Greenfield, l’Ambassadrice des États-Unis aux Nations Unies à New York qui visitera le Ghana et l’Ouganda, pays visité par Sergueï Lavrov,  juste après le passage de Samantha Power, la directrice de l’agence américaine d’aide au développement qui a achevé récemment un déplacement au Kenya, allié de longue date des Etats-Unis et en Somalie.

Dans un communiqué, le département d’État explique le but de ces efforts diplomatiquement américains: montrer « aux pays africains qu’ils ont un rôle géostratégique essentiel et sont des alliés cruciaux sur les questions les plus brûlantes de notre époque, de la promotion d’un système international ouvert et stable à la lutte contre les effets du changement climatique, l’insécurité alimentaire et les pandémies mondiales ».

Il s’agira du deuxième déplacement d’Anthony Blinken en Afrique subsaharienne depuis sa prise de fonctions. L’année dernière,  il s’était rendu au Kenya, au Nigeria et au Sénégal.  Avant l’invasion russe de l’Ukraine, la diplomatie américaine en Afrique se concentrait surtout sur la compétition avec la Chine, qui a fait d’importants investissements dans les infrastructures sur le continent africain et qui, à l’inverse des États-Unis, l’a fait sans demander de contrepartie aux Etats africains sur la démocratie ou les droits humains.

Serge NZEZA

Expert en gouvernance, intégration régionale, et en gouvernance des organisations internationales

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