Pendant que majorité, opposition et société civile sont dans des interminables pourparlers à Kinshasa autour des évêques catholiques, lui pense élection, voit l’après 2017, dans un Congo meilleur. Noel Tshiani, 59 ans, économiste, fonctionnaire depuis plusieurs années à la Banque mondiale et candidat indépendant à la prochaine présidentielle congolaise passe au crible l’actualité politique en République démocratique du Congo. Au Micro de KINSHASATIMES.CD, le présidentiable raconte sa perception des enjeux autour de l’accord de la Saint Sylvestre, la gestion de la transition, ses relations avec Etienne Tshisekedi, mais surtout ses ambitions politiques à travers son plan de développement de la RDC le ‘’Plan Marshall’’. L’économiste de formation, révèle également   et ses rapports avec d’autres acteurs de la classe politique congolaise. Des Etats-Unis, il se confie à KINSHASATIMES.CD dans une interview exclusive.

 KINSHASATIMES.CD : Bonjour Monsieur Tshiani ! Pouvez-vous vous présenter ?

NOEL TSHIANI : Je m’appelle Noel K. Tshiani Muadiamvita. Je suis congolais, docteur en sciences économiques, économiste international avec 36 ans d’expérience professionnelle dont 10 dans  les banques commerciales et d’investissement à New York et 26 avec la Banque mondiale à Washington. Comme moi, mon épouse, Astride, est Congolaise à 100 pourcent. Je suis auteur de plusieurs livres sur la RDC et en particulier de deux récentes publications : « La Force du Changement: Bâtir un pays plus beau qu’avant » et « Aux grands maux, les grands remèdes : Un Plan Marshall pour la RDC ». Ces deux livres constituent ma vision de développement pour transformer la RDC d’un pays pauvre sans avenir à un pays à revenus intermédiaires ou émergent en l’espace de 15 ans.

KT : Le 31 décembre dernier,  l’opposition politique, la société civile et le pouvoir ont signé un compromis politique sous la médiation de la Cenco, lequel accord permet au Président Kabila arrivé fin mandat le 20 décembre 2016 de rester au pouvoir jusque fin 2017, après élection de son successeur. Quelle lecture faites-vous de cet accord ?

NT : Dans une démocratie fonctionnelle animée par des hommes politiques intègres, on ne devrait pas avoir besoin d’un accord politique pour organiser les élections  et pour gérer le pays pendant la transition. L’existence de cet accord signifie que la démocratie est en panne. Faute de mieux (respect strict de la constitution) et pour éviter une effusion de sang additionnelle de nos compatriotes, l’accord politique de la Saint Sylvestre a le mérite de rappeler aux uns et aux autres  que les élections présidentielle et législatives doivent avoir lieu dans les délais convenus, que le mandat du Président de la République a un début et une fin, et que le peuple est le détenteur du pouvoir et de la légitimité. Fallait-il arriver à cette compréhension seulement au prix du sang de nos compatriotes les 19 et 20 décembre 2016?  Les autorités congolaises devraient avoir honte de n’agir que sous pressions populaires et internationales.


Le fait que tout le monde comprend maintenant que les élections devront avoir lieu dans les douze mois; que la constitution ne sera pas modifiée; qu’il n’y aura pas de référendum constitutionnel; et que le Président de la République ne se représentera pas pour un troisième mandat est une avancée louable. Maintenant il faut mettre en œuvre cet accord politique dans les délais et sans tergiversations. 

KT : Cet accord confie au Rassemblement de l’opposition la direction du futur gouvernement de transition, ce qui suscite les ambitions des uns et des autres et quelques remous au sein de cette plate-forme politique. Avez-vous une préférence sur une personnalité qui serait à même de conduire le pays aux élections selon le timing ?
NT : Je préfère qu’on mette plus d’accent sur les principes que sur les personnes. Je pense que tout congolais incorruptible, intègre et compétent, remplissant des critères objectifs de sélection et capable de mettre en œuvre l’accord de la Saint Sylvestre devrait être éligible de diriger le gouvernement de transition. Et comme l’accord de la Saint Sylvestre  indique que le Premier Ministre doit provenir de l’opposition et en particulier du Rassemblement, Il est logique que Dr. Etienne Tshisekedi Wa Mulumba en sa qualité de  Président des Forces Politiques et Sociales Acquises au Changement use de son pouvoir discrétionnaire, de sa sagesse et de son expérience politique pour établir la short liste des candidats remplissant les critères de sélection pour la Primature. Faisons confiance qu’il fera le meilleur choix pour le pays car cela fera aussi partie de l’héritage qu’il laissera à la RDC et au peuple Congolais. 

KT : Le compromis politique signé la veille du nouvel an a été précédé par un accord, celui du 18 octobre qui a donné lieu à la formation de l’actuelle équipe gouvernementale. Quel devrait être le sort des signataires de l’accord de la cité de l’Union africaine, spécifiquement ceux qui sont au gouvernement Badibanga et qui résistent encore pour adhérer à l’accord du centre interdiocésain?

NT : La question importante devrait être: que deviendra le peuple congolais avec tous ces accords. 80 millions de congolais sont plus importants que quelques individus qui sont d’ailleurs inclus dans le peuple comme tout le monde.  L’accord politique du 18 octobre et celui du 31 décembre 2016  concernent et affectent 80 millions de congolais et non seulement leurs signataires. Un accord signé remplace le précédent et concerne tous les congolais, y compris les signataires de l’accord du 18 octobre. Le gouvernement issu de l’accord de la Saint Sylvestre remplacera celui issu de l’accord du 18 octobre. C’est assez élémentaire à comprendre.  Plus tôt les signataires de l’accord du 18 octobre comprendront cette évidence, mieux ça vaudra pour eux, pour le peuple congolais et pour notre patrimoine commun, la République Démocratique du Congo. 

KT : Au vu de la situation économique actuelle en RDC, est-ce possible de tenir le délai fixé pour organiser les élections en mobilisant à temps les fonds d’ici décembre 2017?

 

NT : La situation économique de la RDC est très mauvaise. Le budget de l’Etat a été réduit de 9 milliards en 2015 à 4,5 milliards en 2017; les réserves de change à la Banque Centrale du Congo sont tombées de 1,7 milliards à 800 millions pendant que le budget électoral passe de 1,2 milliards à 1,8 milliards de dollars américains. Les participants au dialogue discutent de la répartition des postes au gouvernement, mais ne disent pas d’où viendraient les ressources pour financer les élections. L’avenir est très sombre. 

 La CENI et la Majorité Présidentielle ont refusé d’organiser les élections dans les délais constitutionnels. Si les mêmes récalcitrants sont dans le groupe chargé d’organiser les prochaines élections, Il faut craindre que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets. A ce stade, en analysant de près la situation et en regardant les acteurs politiques impliqués, il faudra un miracle pour que les élections soient organisées dans les délais convenus pour que la passation des pouvoirs à la présidence de la république intervienne au plus tard le 31 décembre 2017.

KT : Avez-vous pris connaissance du texte du compromis politique du centre interdiocésain ? Y-a-t-il un détail particulier qui rencontre vos préoccupations ?

NT : En lisant le texte de l’accord politique et les propositions de l’Opposition et de la Majorité Présidentielle sur l’Arrangement Particulier devant régir la République Démocratique du Congo pendant la période de transition, il semble que l’accent est mis sur le Conseil National de Suivi de l’Accord  (CNSA) que présidera le Président Etienne Tshisekedi, le gouvernement d’union nationale que dirigera un Premier Ministre à désigner d’après des critères à convenir entre les deux camps sur base des propositions des uns et des autres, et les institutions citoyennes d’appui à la démocratie telles que la CENI et le CSAC.

Je voudrais attirer l’attention de la Cenco et de tous les participants au dialogue que la gestion d’un pays va au-delà de ces organes précités. Au-delà des organes précités, s’il n’ y a pas de clarté dans la répartition des responsabilités et dans les changements à opérer pour remettre le pays sur les rails, la bonne marche de la transition vers les élections crédibles et transparentes risque de se voir entravée par des conflits de compétence.  

Sans être exhaustif, je propose que l’Arrangement Particulier couvre également les aspects relatifs à la gestion des institutions ci-après: La Banque Centrale du Congo, les régies financières, les entreprises et autres institutions publiques, l’armée, la police et les services de renseignement. La cogestion de la période de transition n’aurait aucun sens si ces domaines clés de la vie de la nation et ayant un impact sur les finances publiques et la sécurité de tous continuent à être gérés unilatéralement comme avant sous des gestionnaires acquis à la cause d’un seul camp. 

KT : Est-ce possible de réunir les moyens financiers pour avoir les élections dans le délai?

NT : La crédibilité de l’équipe chargée de mettre en œuvre l’accord politique de la Saint Sylvestre et les politiques que cette équipe sera capable de concevoir seront déterminantes pour mobiliser les ressources nécessaires au financement du processus électoral. Si cette équipe n’est pas crédible et n’inspire pas confiance, personne ne viendra jeter son argent par la fenêtre. C’est pour cela que je le dis et répète encore : Mettons l’homme qu’il faut à la place qu’il faut pour que le pays se remette débout.

KT : Vous vous êtes déclaré candidat à la prochaine élection présidentielle. Quels sont vos projets pour l’avenir du Congo?

NT : Je pense que la RDC souffre d’un problème de gouvernance et de leadership. Regardez la scène politique congolaise. Ce sont les mêmes que vous connaissez et qui ont mis le pays dans le gouffre, qui sont là et font beaucoup de bruits, mais n’offrent rien de neuf pour améliorer la gouvernance et accélérer le développement économique et social du pays. Ils sont le problème et non la solution. 

Je n’ai jamais participé à la gestion honteuse et rocambolesque de la chose publique qui nous a amenés au chaos actuel. Je n’ai jamais volé un seul centime des caisses de l’état congolais. Je n’ai jamais participé aux assassinats et au pillage des richesses naturelles de la RDC. Je n’ai jamais participé à la violation de la constitution du pays. Je n’ai jamais fait partie des régimes politiques qui ont géré le pays de 1960 à nos jours et sont à blâmer à cause de la situation politique actuelle. Ceux qui ont participé à ces régimes corrompus utilisent l’argent volé du trésor public pour recruter des lobbyistes ou des think tanks à Bruxelles, Paris et Washington qui font leur publicité afin qu’ils reviennent au pouvoir pour continuer à piller le pays et à brader nos richesses nationales qu’ils partagent avec leurs complices à l’étranger. Ils utilisent leurs richesses mal acquises pour acheter la conscience de nos compatriotes appauvris et meurtris par leurs actes de vol et de prédation. Nous ne devons plus accepter que cette maffia dirige encore notre pays dans l’avenir. 

J’ai un projet de société dénommé « Le Plan Marshall de Noel K. Tshiani pour la Reconstruction de la RDC » qui, mis en œuvre, permettrait de créer des emplois pour tous les congolais, d’améliorer leurs conditions de vie et de développer rapidement le pays. J’ai de l’expérience dans la gestion moderne des institutions et des pays. J’aime mon pays et mon peuple. J’ai étudié avec la bourse de la RDC et suis devenu ce que je suis grâce à mon pays. Je voudrais renvoyer l’ascenseur à mon pays et à mes compatriotes en difficulté aujourd’hui pour créer des conditions durables de développement.  

Tous ceux qui ont été des ministres, gouverneurs de province, députés et sénateurs, premiers ministres et mandataires de l’Etat doivent rendre compte des résultats de leur gestion commune et collective. Ils doivent expliquer au peuple comment un pays avec tant de ressources naturelles est aujourd’hui le plus pauvre du monde avec une population vivant sur moins de 1,25 dollars par jour. Ils doivent expliquer comment la RDC se retrouve classée 228ème sur 228 pays d’après le niveau du développement. Ils doivent expliquer au peuple comment ils sont devenus milliardaires en dollars comptant parmi les plus riches du monde alors que le peuple qu’ils sont supposés aider et diriger est aujourd’hui le plus pauvre de la planète.

KT : Voulez-vous dire que vous symbolisez le changement et la rupture? Avec quelles ressources humaines comptez-vous réussir votre pari de développement de la RDC?
Je me propose d’amener le vrai changement qualitatif dont la RDC a besoin pour retrouver le chemin de la paix, de la sécurité et du développement économique et social durable permettant d’exploiter nos ressources naturelles immenses au profit et pour le bénéfice de chacun et de tous les congolais sans exception. Mon ambition est de mobiliser tous les congolais de l’intérieur et de la diaspora pour faire de la RDC un pays stable, prospère et équitable qui crée des opportunités pour toutes les Congolaises et tous les Congolais. Pour y arriver, nous devons éradiquer le tribalisme, le favoritisme, la corruption et l’injustice. 

Nous devons promouvoir l’investissement dans le capital humain à travers l’éducation, la santé et l’autosuffisance alimentaire. Je connais l’importance des études universitaires. Je voudrais que tous les enfants congolais aient l’opportunité d’accéder aux études de qualité comme celles que j’ai eues aussi. Un enfant qui n’est pas éduqué est une perte pour lui même et pour le pays.  

Nous devons promouvoir la bonne gouvernance, l’Etat de droit, le respect des biens publics, l’utilisation efficiente des ressources publiques, les libertés individuelles, et le libéralisme économique  encadré par une administration publique fonctionnelle et un État catalyseur capable. 

 A travers une combinaison des politiques axées sur la construction des grands travaux d’infrastructure à haute intensité de main d’œuvre, l’industrialisation accélérée du pays et la promotion d’un secteur privé et financier national responsable, nous créerons des emplois rémunérés correctement pour toutes les congolaises et tous les congolais, ce qui permettrait d’améliorer les conditions sociales de tout le monde. Si nous travaillons ensemble en tant que Congolais et mettons de côté les jalousies destructives inutiles, nous développerons la RDC  car, à mon avis, l’impossible n’est pas Congolais !

 

KT : A quand votre retour en République Démocratique du Congo ?
NT : Je reviendrais au pays d’un moment à l’autre pour faire le tour de la République et rencontrer tous nos compatriotes. Je connais parfaitement mon pays pour y avoir vécu et surtout pour avoir vécu dans les coins les plus reculés, y compris les milieux ruraux. 

Je sais que mon peuple n’a pas d’eau, d’électricité, de services de télécommunication. Mon peuple manque de routes, de ponts, d’écoles et d’hôpitaux de qualité. Il manque du travail et quand il a du travail, Il n’est payé que des salaires de misère ne permettant pas de vivre décemment. Il n’a pas de logement décent. Il est exclu de la participation aux richesses du pays dont se sont accaparés ses dirigeants et leurs familles politiques et biologiques. Je sais que malgré l’abondance des ressources naturelles du pays, l’ironie fait que la population congolaise est la plus pauvre du monde pendant que ses dirigeants et leurs familles sont les plus riches de la planète. C’est scandaleux et honteux. Je voudrais changer tout ça pour créer des opportunités pour tous les congolais sans exception. 

KT : Vital Kamerhe, Moise Katumbi, Freddy Matungulu et Martin Fayulu sont des candidats pressentis  ou déclarés à la prochaine présidentielle. Quelle différence y a-t-il entre vous et ces autres candidats à la présidence de la RDC ? 
Je ne suis pas un politicien. Je suis plutôt un économiste international et un banquier de développement qui est spécialisé dans les questions de développement des pays. Le développement des pays, c’est mon travail. C’est ce que je fais tous les jours pour vivre. 

 La RDC a été trahie par ses dirigeants. Ils sont nombreux ceux qui ont participé à la gestion de ce pays depuis 1960 jusqu’à ce jour: Elle est aujourd’hui classée le pays plus pauvre et le moins développé du monde d’après l’indice de développement humain du PNUD. Il est malsain d’attribuer  ces résultats de la gestion du pays  à la seule personne du Chef de l’Etat et disculper tous les autres collaborateurs quels que furent leurs rôles et le moment de leur participation à la gestion de la chose publique. Chacun doit donc s’assumer.

Moi, je suis un homme nouveau car vierge politiquement. Je n’ai jamais occupé des fonctions officielles en République Démocratique du Congo. Toute ma carrière a été dans les banques commerciales, d’investissement et de développement à New York et à Washington, DC. Pour un pays qui cherche à changer de gouvernance et de mode de fonctionnement, je me trouve dans une classe  à part et incarne le changement profond tant attendu de la population congolaise.

KT : Comment voyez-vous l’avenir de la RDC à l’issue de la transition qui va nous conduire à l’alternance inédite de notre histoire ?
NT : En tant que Congolais, nous sommes en droit de rêver d’un meilleur Congo et d’aspirer au bonheur dans notre propre pays à l’instar d’autres peuples du monde, comme les Américains, les Allemands, les Belges, les Français,  les Anglais, les Japonais, les Chinois, ou les Sud-Africains par exemple. Nous sommes  capables de changer notre destin et de vivre mieux. C’est pour cela que je propose le Plan Marshall de Noel K. Tshiani pour la Reconstruction de la RDC ou en d’autres termes  « Le rêve congolais« . 

KT : En quoi consiste ce rêve ? :
Pour moi,  « le rêve congolais » consiste pour un congolais: 1. de rester chez lui au Congo et d’y vivre en paix et en sécurité ; 2. d’étudier au Congo dans des bonnes conditions pour acquérir des connaissances lui permettant d’être compétitif par rapport aux autres citoyens du monde;  3. d’avoir des soins médicaux de standards internationaux en RDC; 4. de trouver en RDC un travail  de qualité bien rémunéré après ses études;  5. de créer et developper seul ou avec assistance de l’Etat une entreprise privée dans un environnement incitatif permettant d’avoir accès au crédit bancaire; 6. d’espérer avoir une retraite confortable après des années de travail au service de l’Etat et dans le secteur privé;  7. d’avoir des propriétés qui conservent de la valeur grâce à une monnaie nationale crédible bien gérée par une autorité monétaire de qualité, 8. de s’acheter au Congo une maison et une voiture avec son salaire pour élever sa famille dans un confort raisonnable et en toute tranquillité; 9. de rouler dans sa voiture sur des autoroutes allant de Boma à Ngandajika, de Sakania à Zongo, de Lisala à Beni, de Goma à Kikwit, de Lubumbashi à Kinshasa ou de sa maison à n’importe quel coin de la république; 10. de manger à sa faim et de nourrir et habiller sa famille dignement; 11. d’acheter des produits fabriqués en RDC sur base des matières premières congolaises; 12. de restaurer l’intégrité territoriale, l’Etat de droit et la justice de manière à vivre en toute sécurité n’importe où dans le pays sous la protection d’une police, d’une armée et des services de sécurité dans lesquels il a confiance; et 13. d’être capable de prendre des vacances pour aller se reposer ou pour visiter d’autres provinces du pays grâce au développement des facilités touristiques accessibles à tous les citoyens sans distinction. 

Le rêve congolais est enfin que la RDC retrouve sa dignité, sa respectabilité et ses lettres de noblesse. C’est ça mon rêve. C’est aussi le rêve de tous les Congolais. Travaillons ensemble pour  réaliser ce rêve. Si nous le faisons, nous allons le réaliser car je suis convaincu que l’impossible n’est pas Congolais. 

KT : Ne pensez-vous pas que l’opposition devrait s’unir autour d’un seul
candidat pour la présidentielle à venir?

NT : Je pense que l’opposition devrait s’unir derrière  le candidat qui a une vision de développement et un projet de société pour le pays. Si tout le monde de l’opposition s’unit derrière un candidat ayant un bon projet de développement, nous avons les chances de gagner lors des prochaines élections présidentielles car le peuple a été trahi par la mauvaise gouvernance actuelle.  

C’est dans intérêt de tous les congolais d’éduquer notre population à voter le candidat qui a une vision pour développer le pays. Nous devons dénoncer et rejeter des candidats qui se sont enrichis malhonnêtement sur le dos du peuple et qui utilisent cette richesse mal acquise pour acheter le vote ou les consciences populaires.  Nous devons dénoncer les discours populistes creux, sans contenus, sans idées nouvelles. La démagogie et le populisme ne doivent pas l’emporter sur une vision de développement bien réfléchie et mûrie depuis plusieurs années et capable de sortir notre pays des sentiers battus et du sous-développement.

KT : Quelles sont vos relations avec les acteurs politiques de la RDC ?

NT : J’entretiens d’excellentes relations avec tous mes compatriotes de l’opposition, de la majorité présidentielle et de la société civile. Je peux rassembler tout le monde autour des objectifs communs de développement du pays. J’ai rencontré personnellement la plupart des leaders de la classe politique congolaise actuelle: Dr. Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, Jean Pierre Bemba, Vital Kamerhe, Eve Bazaiba, Samy Badibanga, Moise Katumbi, Joseph Kabila, Aubin Minaku, Andre Kimbuta, Adolphe Muzito, Martin Fayulu, Frank Diongo, Jean Claude Vuemba, Catherine Nzuji wa Mbombo, Marie Ange Mushobekwa, Angele Makombo, etc. pour ne citer que ceux là. 


Aux uns et aux autres, j’ai dis la même chose: la RDC est appelée à  un bel avenir si nous mettons de côté nos divergences pour exploiter correctement et mettre en avant ce qui unit tous: la République Démocratique du Congo. Je leur ai dis que pour arriver à un destin radieux, la RDC doit relever de nombreux défis de développement qui sont : le leadership politique, la paix et la sécurité, la bonne gouvernance, l’Etat de droit, l’inclusion sociale, le développement en milieu rural, l’investissement privé et public, le gap infrastructurel, le climat des affaires et la démocratie. Je leur dis qu’il est impossible de résoudre les problèmes d’un pays si le leadership politique n’est pas à la hauteur des ambitions de développement du pays.

KT : Etes-vous membre d’un parti politique?
En tant que Fonctionnaire international, je ne suis pas autorisé à militer dans des partis politiques. Mais j’entretiens de relations de collaboration avec Dr. Etienne Tshisekedi wa Mulumba et l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social depuis des décennies. Nous partageons les mêmes idées et les mêmes idéaux, et poursuivons les mêmes objectifs. Au-delà de cela, avec un groupe d’amis, nous avons créé une structure de vulgarisation de ma vision de développement de la RDC. La structure est dénommée « La Force du Changement » qui regroupe toutes les congolaises et tous les congolais mécontents de la situation actuelle et qui prônent le changement pacifique en vue du développement économique et social du pays et de l’amélioration du niveau de vie de la population.  

KT : Votre avis sur l’organisation des partis politiques en RDC ?

La vie politique a besoin d’être assainie avec notamment le regroupement de  plus de 700 partis politiques ethniques ou familiaux (lesquels partis politiques sont en majorité créés et entretenus avec l’argent volé du trésor public) en deux ou trois grands partis politiques au maximum pour que la démocratie fonctionne normalement. Un tel  regroupement devra être  fait en utilisant des critères objectifs à définir, tels que le poids de chaque parti politique au sortir des élections législatives transparentes et crédibles, ou la similarité des projets de société.  Il faudra avoir le courage de et la vision pour mener de telles réformes institutionnelles qui sont dures, mais nécessaires pour sauver notre pays du chaos actuel. 

 KT : Un mot pour conclure?

NT : La RDC, notre pays, est un bijou. Ne le gaspillons pas. Nous avons tous les atouts pour réussir et nous développer si nous dotons le pays d’un leadership compétent, éduqué, intègre et travailleur. La RDC a besoin des dirigeants altruistes et non égoïstes. 

Interview réalisée par Patrick Nsimba