La demande de l’Union africaine (UA), pressant le gouvernement congolais à enquêter sur les circonstances de mort de trois casques bleus et 11 congolais, survenue lors des dernières manifestations anti-Monusco (mission de l’ONU) en villes de Goma, Beni et Butembo, au Nord-Kivu, à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), fait jaser l’opinion.

 

Les réactions fusent de partout après ces incidents. Certains comprennent la réaction des manifestants qui reprochent à la Mission onusienne l’insuffisance des résultats, plus de 20 ans de sa présence dans ce pays, d’autres regrettent le bilan humain et compatissent avec les deux camps éplorés (population d’un côté et casques bleus de l’autre).

 

La plus surprenante réaction c’est celle du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat qui fait mention que de trois soldats de la paix péris lors de ces malheureux événements, comme si les congolais n’avaient droit à la vie, ou encore leur vie n’avait absolument pas droit de compter.

 

Sur la toile, le communiqué du tchadien Moussa Faki suscite indignation et colère de nombreux internautes, compatriotes de la dizaine de congolais tombés lors de ces violences.

 

« Pour le reste du monde et pour les africains en particulier, la vie des congolais ne vaut rien », regrette Igor Ntumba, un citoyen congolais qui a réagi au communiqué de l’UA, du 27 juillet dernier.

 

Adolphe Muzito, ancien Premier ministre congolais et leader d’une grande coalition de l’opposition s’est interrogé en ces termes : « trois décennies durant, des armées rebelles et celles de pays limitrophes massacrent les populations civiles en RDC qui s’insurgent contre cette hécatombe ? ».

 

D’après lui, « L’urgence d’une enquête indépendante s’impose, le gouvernement devant écouter cette grogne et y apporter des réponses conséquentes », dit-il.

 

Ce samedi 30 juillet, la population s’est mobilisée à Butembo pour enterrer de manifestants fusillés lors de ces manifestations. La veille, une soirée de deuil a été organisée en leur mémoire, mais elle a été dispersée par les forces de l’ordre. d’autres blessés ont encore été signalés.

Journaliste d'investigation, licencié en sciences de l’information et de la communication. Spécialiste des questions politiques et judiciaires. Reporter à KinshasaTimes depuis 2020