* Décrispation politique oblige : Les cas M. Katumbi, Jc.Muyambo et Diomi encore en étude par les prélats, alors que plusieurs médias seront rouverts

L’exécutif national se réjouit de l’accord politique auquel sont parvenus la Majorité présidentielle, l’opposition et la société civile, même s’il ne règle pas le problème d’inclusivité comme l’a fait remarquer le ministre congolais des Médias, Lambert Mende qui était à face à la presse aujourd’hui. Le Gouvernement a dit regretter que ce grief fondamental n’ait pas été résolu encore une fois résolu, par les prélats.

Il s’agit d’une frange importante de l’opposition, en l’espèce le Front pour le Respect de la Constitution ainsi qu’une partie importante de l’opposition politique qui ont pris part aux discussions n’ont pas apposé leurs signatures dans le texte final de la Saint Sylvestre. C’est ce que déplore le ministre.

« L’accord conclu et ainsi signé ne règle donc pas tous les problèmes de fond. Le travail n’est pas achevé, loin s’en faut ! La gestion de cette question d’absence d’inclusivité de l’accord du 31 décembre 2016 est capitale et urgente dans la perspective de l’arrangement particulier immédiat attendu entre forces politiques pour la mise en œuvre de l’accord », a indiqué le ministre.

Au chapitre de la décrispation du climat politique, il a fait savoir que la Commission a travaillé sans désemparer et est parvenue en quelques jours à donner une suite satisfaisante aux requêtes du Rassemblement pour quatre cas sur les sept.

Ainsi, les poursuites contre M. Roger Lumbala pour participation à une insurrection armée (M23) ont été abandonnées. Il en est de même pour M. Mbusa Nyamwisi poursuivi pour des faits similaires. Ils peuvent donc revenir librement en RDC en vertu de cette décision. C’est aussi le cas de M. Floribert Anzuluni, en fuite à l’étranger.

Quant à M. Moïse Moni Della, incarcéré après avoir été convaincu d’actes de rébellion et d’incitation à la violence, il bénéficiera également d’une mesure d’abandon des poursuites judiciaires.
Parmi les trois autres cas emblématiques, celui de M. Diomi Ndongala, condamné pour viol sur mineures a posé un problème de conscience dans un pays comme la RDC régulièrement présenté par des détracteurs comme la capitale mondiale du viol. « La politique criminelle du Gouvernement élaborée de commun accord avec le Chef de l’Etat étant la tolérance zéro à l’égard des auteurs des faits de violences sexuelles, il est malaisé de banaliser un tel crime imprescriptible au motif que son auteur serait proche de nos compatriotes du Rassemblement. La commission des hauts magistrats n’a pas donc pas cru devoir rouvrir ce dossier. Les évêques de la CENCO l’ont bien compris et décidé de prendre les contacts auprès des autorités compétentes. Ils ont été informés de l’attente d’un grand nombre de personnes, civiles et militaires lourdement condamnées pour les mêmes faits à faire jouer le principe de l’égalité des Congolais devant les services de l’Etat en exigeant d’être à leur tour relaxées au cas où une réponse positive était réservée à cette requête du Rassemblement en faveur de M. Diomi », a-t-il fait savoir.
Pour le cas de Moise Katumbu et Jean-Claude Muyambo, Lambert Mende a indiqué que la commission ad hoc des hauts magistrats sera dessaisie de ces deux dossiers restants, à la suite d’une démarche du Rassemblement de l’opposition qui a préféré demander également pour les deux l’entregent des évêques de la CENCO, étant donné que la Majorité présidentielle n’a pas souhaité être associée à cette démarche auprès de l’épiscopat.

Toujours dans ce chapitre de la décrispation, le ministre a fait savoir qu’il a été convenu la réouverture dans les deux premières semaines du mois de janvier des médias fermés à la suite des mesures administratives conservatoires et ne faisant pas l’objet d’une procédure judiciaire et ce, moyennant l’engagement, le cas échéant, de leurs animateurs ou promoteurs, de se conformer aux lois qui régissent le secteur.

« Il convient de souligner pour être complet à ce sujet que les parties prenantes ont évoqué la question des interférences extérieures sous forme de sanctions ciblées prises à l’emporte-pièce de manière unilatérale par certains partenaires traditionnels de notre pays à l’encontre de quelques officiels congolais. Elles ont, à ce sujet, pris la résolution d’appeler le gouvernement de la République à entreprendre les démarches en vue d’obtenir la levée desdites sanctions ciblées au regard de leur caractère contre productif », conclut le ministre.

Kinshasa Times