La Monusco a offert une quarantaine de Motos de marque Yamaha à  la police nationale Congolaise pour renforcer la sécurité dans la cité d’Uvira et bien d’autres localités environnantes, notamment (Minembwe, la Plaine de la Ruzizi ).

A la tête d’une forte délégation d’une quinzaine de personnalités, le Commissaire général de la Police Monusco, le Général Awalé Abdounasir, vient de lancé officiellement la SOLIUV, Stratégie Opérationnelle de Lutte contre l’insécurité à Uvira au Sud-Kivu en RD Congo. A ses côtés, le patron de la Police nationale congolaise (PNC), le Commissaire général Charles Bisengimana. Un mois plus tard et de l’avis de tous, cette stratégie de lutte contre la criminalité dans la Cité d’Uvira porte ses fruits.

Ce que les gens doivent retenir de la Soliuv :

Dans son allocution, Mr. Sidi Goumour, Chef intérimaire de la Police civile de la Monusco-Uvira a expliqué les objectifs de la Soliuv « la Soliuv vise à assurer la protection des civils dans le contexte de la Police de proximité, à travers des patrouilles nocturnes et diurnes dans la Cité d’Uvira ». Dans le fond, elle vise deux objectifs principaux : d’abord renforcer les capacités professionnelles et opérationnelles de la Police nationale congolaise en vue de la rendre apte à remplir efficacement ses missions suivant les standards internationaux de respect des droits de l’homme et libertés ; puis, assurer de manière efficiente la sécurité et l’ordre public dans la Cité d’Uvira et les territoires avoisinants en termes de prévention et de répression des crimes et délits.

Mais pour y parvenir, il a fallu du temps, de la réflexion, et surtout une bonne coordination avec la Police nationale congolaise souvent accusée par la population de ne rien faire pour la sécuriser. Pour se défendre, la PNC mettait en avant son manque de moyens : pas d’engins roulants (véhicules, motos, bicyclettes…) ; pas de carburant quand ceux-ci existent ; absence de moyens de communication (téléphones, ordinateurs, etc.)…

A travers la Soliuv, la Monusco a mis en place ce dispositif expérimental d’une durée de six mois. Il consiste en l’accompagnement de la Police nationale congolaise aussi bien en conseils, logistique, qu’en communication… Bref, la mise à disposition de moyens adéquats pour permettre à la PNC de mener à bien sa tâche de protection des populations et de leurs biens. C’est ainsi que la Monusco a d’abord fait don de trois containeurs que la PNC a placés à des endroits considérés comme « chauds » de la Cité d’Uvira ; ils servent de postes de Police pour la Pnc. Ensuite les motos offertes par la Monusco facilitent le déplacement des agents de sécurité en cas d’une intervention rapide.  La population se dit satisfaite de ces équipement et  « apprécient enfin de voir autre chose la nuit que des Maï Maï ou des bandits circuler dans les rues… », Affirme une Uviroise qui ajoute que « nous nous sentons de plus en plus en sécurité. Avant, quand on les appelait, ils ne venaient presque jamais, parce qu’ils n’avaient pas de moyens de transports. Mais dernièrement, ils sont arrivés à Kasenga quelques minutes seulement après notre appel… Ça, ça nous rassure  ».

Outre ces Motos, la Mission onusienne a également offert deux appareils cellulaires comportant deux « numéros verts » que la population peut appeler gratuitement, à charge de la Monusco. Et les Uvirois ne s’en privent pas : jour après jour, ils appellent ces deux numéros, qui pour dénoncer une attaque, qui pour signaler un cambriolage chez des voisins, qui d’autre encore pour alerter sur un cas d’agression ou d’adultère suivi de violence… En presqu’un mois d’existence, quelque 50 appels ont été émis sur ces deux numéros verts, suivis d’interventions promptes de la Police congolaise. Une satisfaction pour la Police congolaise qui redoutait que la population ne s’approprie ces numéros verts. Le Colonel Gilbert Serushago, Commandant du District PNC d’Uvira confirme : « L’impact de la Soliuv est largement positif en termes de lutte contre l’insécurité à Uvira. Je dirais que depuis le lancement des opérations, l’insécurité a diminué de plus de 50 %. Avec les moyens mis à notre disposition par la Monusco, notamment les motos, les numéros verts, notre travail s’est amélioré. La population peut voir que nous intervenons désormais plus rapidement ».

Un mois après son lancement donc, le bilan de la Soliuv est positif. Léopold Amadjikpe, Coordonnateur adjoint de la Soliuv au sein de la Police Monusco-Uvira, affirme que depuis le lancement de cette stratégie de lutte contre l’insécurité à Uvira, quelque « 133 patrouilles motorisées et pédestres conjointes ont été effectuées dans la Cité, de 19 heures 30 minutes à 5 heures, avec un effectif global de 721 éléments issus de la PNC, des FARDC (armée régulière) auxquels se joignent des éléments de la Direction Générale des Migrations (DGM), ceux de l’Agence Nationale des Renseignements ainsi que des Forces de la Monusco, à travers la Police civile et les Casques bleus pakistanais ». Quant au principe des patrouilles conjointes, il «obéit à la volonté des autorités congolaises et de la Monusco d’impliquer de manière collective toutes les entités ayant en charge la gestion de la sécurité, cela, en vue d’une lutte plus efficace contre l’insécurité sous toutes ses formes », a t- il expliqué.

Pour faire rouler cette belle mécanique, la Monusco offre chaque semaine à la Soliuv des rations alimentaires (près de 2 tonnes de nourriture) et du carburant (plus de 220 litres de Gazoil). Toutefois, à l’approche des Fêtes de fin d’année, on redoute une inversion (dans le mauvais sens) de cette tendance baissière. Le Commandant du District de la PNC d’Uvira continue à réclamer davantage de moyens, notamment des « moyens financiers et des moyens de communication, notamment des radios Motorolla… ». Enfin, la persistance des groupes armés dans le Territoire d’Uvira et le manque de collaboration de certaines populations avec les Forces de l’ordre risquent de freiner la lutte contre l’insécurité dans cette Cité de près d’un million d’habitants.

Bienvenu Mat/Unmission.org