« Nous appelons les enfants, précisément les jeunes filles à dénoncer le mariage précoce et les agressions sexuelles qui peuvent leur arriver », a déclaré le Chef de Divion, chargé de Programme au Ministère congolais de la Femme, Famille et Enfant. C’était lors d’une tribune de presse, organisée par le Réseau de journalistes Amis des enfants (Rjae), appuyé par le Fonds des Nations unies pour l’Enfance dans le cadre du Programme « Homme et Femme, progressons », financé par l’Union européenne.

D’après Gilbert Lusambo, le mariage précoce est un mal qui ronge la société congolaise et même au niveau africain. « Si les ministres des pays africains se sont retrouvés pour arrêter ce phénomène, donc c’est sérieux et ce n’est pas seulement au Congo. Il y a plusieurs raisons qui militent en faveur de cet abus, parce que les gens se justifient pour dire que les gens sont pauvres, il n’y a pas assez de moyens pour payer la scolarité des enfant (…) tout ça ne devrait pas être des raisons valables, parce que nous tous, qui avons grandi dans les villages nos parents n’avaient pas des moyens mais il y avait d’énormes au niveau de la société pour qu’un enfant ne puisse pas arriver en ce moment-là pour être mariée officiellement », a indiqué cet expert du Ministère de la Femme, Famille et Enfant, signifiant que plusieurs initiatives ont été menées par sa Division, appuyée par l’Unicef pour fustiger le mariage précoce.

Des campagnes ont été réalisées dans des universités, soutenues par les médias pour accélérer la lutte contre cette pratique qualifiée d’honte.

« Vous imaginez qu’un parent, un oncle viole sa nièce, la fille a peur dénoncer. Et donc, seule la dénonciation qui peut amener les gens peut-être à prendre des dispositions pour ne pas arriver à ces choses ».
S’appuyant sur la loi, le chef de Division, chargé de Programme a rappelé que la loi interdit le mariage et les fiançailles d’enfants. Et de préciser, que la loi a institué des infractions assez aggravées quand une personne viole sexuellement un enfant. « La peine est aggravée surtout si le bourrot a une autorité morale, un enseignant, pasteur, prêtre,… la loi est claire », a-t-il martelé, devant une quinzaine d’étudiants de l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la Communication (Ifasic) et des Enfants reporters, invités à cette tribune.

Prenant à son tour la parole, le président de la Ligue de la Zone Afrique pour la défense des droits des enfants et des élèves (Lizadel). La Lizadel travaille activement pour que les droits des enfants soient respectés et d’application dans notre pays. En ce qui concerne le mariage précoce, c’est un fléau dans notre pays et de l’avenir de nos enfants, vous allez constater que la plupart des enfants qui sont des « kulunas », leur mère ont été mariées jeunes.

« Nous avons mené une campagne pour que toutes les églises de réveil s’implique contre le mariage précoce. Au lieu de dire tout le temps aux gens, Dieu va vous bénir. De manière concrète comment Il va bénir une femme pauvre, qui n’a pas étudié, un kuluna. Il faut que l’église s’implique. Tous les pasteurs des églises de réveil ont signé l’acte d’engagement pour non célébration des mariages des enfants et nous avons signé un protocole d’accord avec l’évêque responsable des églises de réveil pour que chacun en ce qui le concerne mène la campagne contre les violences sexuelles et contre les mariages précoces. Parce que dans la plupart des dossiers que nous recevons, ce sont els chrétiens qui commettent ces actes. Nous avons 90% des cas de violences sexuelles, ce sont les chrétiens qui violent. Ce ne sont pas des musulmans. Ç’a qu’aujourd’hui l’église a échoué »,

La Lizadel assure un accompagnement juridique, médical, social et la réinsertion économique des victimes sans rien payer en contrepartie.