Au moins 35 présidents et quatre Premiers ministres  seront à Addis-Abeba, capitale éthiopienne, du samedi à dimanche 19 février, pour un sommet annuel de l’Union africaine (UA) axé sur la mise en place de la zone de libre-échange continentale.

Dans un contexte marqué contexte marqué par les répercussions de la guerre en Ukraine et la persistance des insurrections armées, le 36e sommet de l’UA, va porter sur « l’accélération » de la Zlec.

Depuis de nombreuses années, les dirigeants du continent échangent sur la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlec), qui doit réunir 1,3 milliard de personnes et ainsi devenir le plus grand marché mondial avec un PIB combiné de 3.400 milliards de dollars, selon l’ONU.

Initialement, le marché devait être effectif dès le 1er juillet 2020. Mais la fermeture de la plupart des frontières à cause de la pandémie de coronavirus a repoussé le calendrier.

La Zlec doit, selon ses promoteurs, favoriser le commerce au sein du continent et attirer des investisseurs. Selon la Banque mondiale, d’ici 2035, l’accord permettrait de créer 18 millions d’emplois supplémentaires et « pourrait contribuer à sortir jusqu’à 50 millions de personnes de l’extrême pauvreté ».

« Ce sommet se tient à un moment particulièrement délicat pour le continent », a souligné par ailleurs l’organisation International Crisis Group.

Mais des divergences demeurent sur le continent.

« Il y a des pays qui sont un peu hésitants sur certains points, notamment sur le protocole de libre circulation des personnes et des biens. Certains pays africains craignent que l’ouverture des frontières n’entraîne un afflux de personnes qu’ils ne peuvent pas contrôler » , a souligné Dorine Nininahazwe, directrice de l’ONG ONE pour l’Afrique de l’Est, évoquant également des questions de protectionnisme.

Tous les pays de l’UA, à l’exception de l’Erythrée, y ont adhéré, mais les discussions achoppent sur le calendrier des réductions des droits de douane, notamment pour les pays les moins développés.

« Il y a une volonté politique affichée et affirmée (concernant la zone de libre-échange) mais cela va être long à mettre en place »  , a affirmé Paul-Simon Handy, directeur du bureau de l’Institute for Security Studies à Addis Abeba.

Pour l’heure, le commerce intra-africain ne représente que 15% des échanges totaux du continent.

Licencié en Sciences de l’information et de la communication. Journaliste, rédacteur et reporter spécialiste des questions politiques. Journaliste spécialiste en culture et Fact-checker