Dans un communiqué de presse émis le 16 juin 2017, l’Ambassadeure des Etats-Unis aux Nations Unies, Nikki Haley, a réitéré son appel pour une enquête indépendante sur les atrocités qui se commettent au Kasaî depuis des mois. Plus tôt ce mois, la diplomate américaine avait demandé à l’ONU de mener une enquête dans le Kasaï.

Le communiqué de presse note  que les Etats Unis ont récemment appris que de nouveaux rapports renseignent que le gouvernement congolais s’engage dans de graves violations des droits de l’homme dans l’espace kasaïen, notamment les exécutions sommaires des femmes et enfants et des viols collectifs. Ces atrocités, selon les rapports, sont commises par les forces de sécurité et par la police.

Nikki a lancé un appel à la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU d’agir immédiatement et d’enquêter sur ces atrocités.

« Des rapports faisant état des campagnes de meurtres et de viole des femmes et enfants menées par le gouvernement congolais doivent nous choquer à agir. Ces allégations doivent être investiguées et les auteurs doivent être traduits en justice. Il est plus que temps que la Commission des Droits de l’Homme puisse prendre une action décisive et de lancer une enquête indépendante sur les violations et abus  de droits de l’homme en RDC. Il s’agit là de la mission principale de la Commission. Si elle ne peut pas agir dans une situation d’une telle horreur, à quoi bon d’avoir une Commission des Droits de l’Homme », a souligné l’Ambassadeure Haley.

La violence qui prévaut dans les Kasaï depuis plus de huit mois a coûté la vie à plusieurs personnes et causé des déplacements massifs des populations, notamment dans l’Angola voisin. Deux enquêteurs de l’ONU envoyés dans les Kasaï pour faire la lumière sur ces atrocités ont été assassinés.

Les Etats-Unis se plaignent en outre de l’inaction de la Commission des Droits de l’Homme d’assumer sa mission.

« Au cours de l’année dernière, la Commission des Droits de l’Homme n’a pu prendre aucune action sérieuse contre les violations et abus des droits de l’homme commis par la RDC et les groupes armés dans les Kasaïs », note le communiqué.

Notons que les tentatives de la Commission d’enquêter sur ces atrocités risquent d’être entravées par les intérêts divergents des états membres. En effet, alors que les Etats Unis et l’Union Européenne appuient une enquête internationale indépendante, la plupart des états africains estiment toute enquête doit être menée sous la supervision du gouvernement congolais, avec l’ONU assurant un simple appui logistique aux autorités du pays.

La décision finale sur le type d’enquête à mener sera prise lors de la session de la Commission qui se tient la semaine prochaine.