Le Parlement européen a voté jeudi une résolution condamnant les violations des droits de l’homme par les régimes d’Ali Bongo au Gabon et de Joseph Kabila en République démocratique du Congo (RDC), et exigeant « la libération de tous les détenus politiques » dans ces deux pays.

La résolution, non contraignante, adoptée à mains levées, s’attache particulièrement aux « violences », « arrestations arbitraires » et « détentions illégales » perpétrées dans le contexte électoral qu’ont connu récemment ces deux pays africains.

Dans le cas du Gabon, les eurodéputés estiment que le scrutin présidentiel ayant abouti le 27 août à la réélection d’Ali Bongo « manque de transparence », ce qui à leurs yeux « remet en cause la légitimité » du vainqueur. Concernant la RDC, ils déplorent « le fait que le gouvernement ne soit pas parvenu à organiser les élections présidentielles dans les délais constitutionnels » (avant le 20 décembre 2016, ndlr), le président Joseph Kabila refusant de quitter le pouvoir.

Le Parlement européen, ajoute le texte de la résolution, « est profondément préoccupé par la situation de plus en plus instable dans ces deux pays ». Il « invite instamment les autorités, et avant tout les présidents, à respecter leurs obligations internationales, à garantir les droits de l’homme et les libertés fondamentales et à gouverner dans le respect le plus strict de l’Etat de droit ».

Le texte en 23 points commence par un rappel « des pertes de vies humaines » par dizaines survenues lors de manifestations d’opposants organisées ces derniers mois dans les deux pays.

En RDC, le gouvernement est invité à « apporter immédiatement une réponse aux questions encore en suspens concernant les diverses étapes du calendrier électoral et le budget y afférent ainsi que la mise à jour du registre électoral afin de permettre la tenue d’élections libres, équitables et transparentes » au plus tard en décembre 2017.