La Ligue nationale de football (Linafoot) annonce la levée de la suspension du championnat de première division de football en RDC. La suspension décidée quelques jours avant le 19 décembre, date marquant la fin du dernier mandat du président Joseph Kabila, avait été motivée par crainte des « violences et provocations »

 

« La dite suspension est levée », indique un communiqué de la Linafoot.

Elle convie les équipes engagées dans cette compétition à une réunion samedi pour étudier les conditions d’un bon redémarrage du championnat.

La suspension du championnat de la Linafoot était intervenue à moins d’une semaine de la fin du mandat du président Joseph Kabila.

« Cette mesure de suspension du championnat national de football du 15 décembre au 14 janvier » se justifie par des craintes de « violences et provocations » pendant les matchs, a déclaré à VOA Afrique Denis Kambayi, le ministre de la Jeunesse et des Sports avant le dernier remaniement du gouvernement.

Kambayi a démenti que cette mesure ait été prise en raison du contexte politique tendu à l’approche du 19 décembre en RDC.  » Il ne faut pas tout mélanger. La violence est devenue une violence à répétition. »

Pourtant, depuis plusieurs mois, le public de Kinshasa profite des matchs des équipes de la Linafoot ou des Léopards pour entonner le chant « Yebela ! » (« Fais gaffe !) ou lancer des « mandat esili » (« Le mandat est terminé ») ou autres slogans hostiles à M. Kabila.

Selon Denis Kayambi, « quand nous avons donné l’autorisation pour cette compétition, nous avons demandé à la Linafoot d’assurer l’encadrement des supporters et la sécurisation des compétitions. Depuis 2015, malgré la campagne de civisme sportif, nous constatons que la violence perdure et la Linafoot est incompétente pour gérer cette violence »

En mai 2014, 15 personnes au moins avaient été tués dans la capitale dans des violences ayant éclaté à l’issue du dernier match de la Linafoot.

La RDC traverse une crise politique profonde depuis la réélection contestée de M. Kabila en 2011, dont le mandat arrive à terme le 20 décembre et à qui la Constitution interdit de se représenter.

La majorité et l’opposition ont signé le 31 décembre qui accord en vue d’une gestion consensuelle du pays jusqu’en décembre 2017, nouvelle date des élections. L’accord permet à M. Kabila de rester au pouvoir jusqu’à l’élection présidentielle.

 Kinshasa Times/VOA