L’Institut de Recherche en Droits Humains (Irdh) estime que la mise en œuvre complète de l’Accord du 31 décembre du Centre interdiocésain souffrira énormément de la disparition de l’opposant Etienne Tshisekedi. C’est ce qu’a appris KINSHASATIMES.CD d’un communiqué lui est parvenu ce matin.

A travers une étude détaillée, les chercheurs du Projet d’Application des Droits Civils et Politiques (PAD-CIPO) de l’IRD épinglent pour cela plusieurs raisons, qui pourraient retarder la mise en application maintenant que celui que l’on considère comme le père de la démocratie n’est plus.

Primo, Irdh évoque le fait que les représentants de la Majorité Présidentielle risquent de trainer les pieds, car, en dehors du Conseil national du suivi de l’accord (Cnsa) qui fonctionne sur base de l’Accord, toutes les autres dispositions de l’Accord d’application immédiate leur sont favorables.

« Par contre, les dispositions favorables au Rassemblement et le Front pour Respect de la Constitution sont en attente soit d’un « arrangement particulier », soit l’issu des bons offices de la CENCO auprès des autorités compétentes, elles-mêmes issues de la Majorité Présidentielle, soit encore la fin des travaux de la Commission des Hauts magistrats, nommés par la Majorité Présidentielle », peut-on lire dans ce document, signé par son Tshiswaka Masoka Hubert.

Secundo, concernant le remplacement de Tshisekedi au CNSA, les parties prenantes s’étaient convenues que la Présidence du CNSA revient au Président du Conseil des Sages du Rassemblement des forces vives acquises au changement, comme unique critère et mode de désignation. Or, indique Hubert Tshiswaka, l’analyse des défis juridiques et politiques relève la difficulté d’avoir, dans un bref délai, un Président du Conseil des Sages qui puisse remplir la fonction du Président du CNSA.

Tertio, le vetting a révélé la difficulté de trouver une personnalité qui peut diriger le CNSA, en même temps qu’elle sera au sommet du Conseil des Sages du Rassemblement. De ce point de vue, l’Irdh estime qu’ il y a une forte probabilité que l’opposition présente au CNSA un Président à qui il sera retiré les prérogatives jadis reconnues à Tshisekedi, au sein du Rassemblement. Le remplacement de Tshisekedi est possible si l’on subdivise son leadership en trois : (i) Une personne le remplace au parti ; (ii) Une autre personne à la tête du Rassemblement et (iii) une troisième au CNSA.

Les organisations de la société civile et la communauté internationale devraient tenir compte de ces difficultés et aider la CENCO à y pallier, sans que la Majorité Présidentielle n’en profite pour tirer le processus transitoire à l’infini, de mauvaise foi.

Enfin, l’étude révèle la dimension politique de l’illustre disparu et permet de comprendre l’unanimité des hommages qui lui sont rendus par toute la classe politique, au niveau national et international. La leçon qui en découle se résume dans l’abnégation, la détermination et la conviction à militer dans la non-violence, pour ériger un Etat de droit et la démocratie en RDC..