Au-delà de la vie difficile due notamment à la situation atroce, plus de 50.000 déplacés cantonnés à Kanyaruchinya à une dizaine de kilomètres au nord de la ville de Goma sont actuellement obligés de faire face aussi à l’épidémie de choléra.

Une maladie très grave qui les ravage d’un revers de la main. Laissant ainsi sur son passage des morts dans ce camp.

Comme si celà ne suffisait pas, ces derniers qui sont venus de plusieurs villages du territoire de Rutshuru fuyant les affres de la guerre entre les FARDC et les rebelles du M23, trouvent la mort en masse dans leur site de refuge.

Le 11 décembre dernier, l’autorité provinciale avait dans une communication à la presse, annoncé le début de cette épidémie dans la province avec une centaine de cas positifs dans le camp de déplacés.

Actuellement, il est très difficile de révéler un nombre exact de décès liés à cette maladie dans ce camp. Les responsables en charge de la santé, notamment le médecin chef de zone de Kanyaruchinya ne préfère pas répondre à cette question depuis plusieurs fois que nous avons tenté de l’aborder avec lui.

Mais, une femme déplacée qui s’est confiée à Kt.cd, affirme que par jour elle voit deux à cinq personnes qui décèdent suite à cette maladie, particulièrement les enfants âgés de 0 à 5 ans.

«  Je suis mère de 6 enfants, j’ai déjà enterré dans ce camp deux de mes enfants suite à cette maladie. Ma petite fille était aussi malade, je l’avais amené à l’hôpital ici heureusement elle s’en est sorti après la mort de ses deux frères. Après deux jours passés à la maison, elle est retombée malade. Voilà pourquoi nous sommes dans cet hôpital »dit-elle.

Poursuivant, celle-ci estime que cette épidémie de choléra est liée au fait que le camp est surpeuplé, les déplacés ne trouvent pas à manger et préfèrent se débrouiller dans les brousses avec tous les risques possibles et aussi par le fait qu’ils vivent dans des mauvaises conditions hygiéniques qui ne les permettent pas de résister à la maladie.

Témoin de plusieurs cas de décès liés au choléra dans ce camp, cette dame demande le retour immédiat de la paix dans leurs villages pour qu’ils rentrent dans leur milieu d’origine.

« Nous avions fui la guerre à Bwito mais ce que nous avons trouvé dans ce camp n’est pas loin du danger auquel nous avions voulu échapper. Des morts tous les jours et celà nous fatigue. S’ils sont incapables de nous ramener la paix, qu’ils nous construisent alors de belles maisons ici et des toilettes pour nous épargner de cette autre qui nous tue » a-t-elle conclu.

Il faut souligner que suite à cette situation plusieurs autres cas de choléra sont déjà enregistrés dans la ville de Goma à l’hôpital CEBCA Ndosho.