Seulement 24heures après l’annonce de l’ouverture des routes de desserte agricole par le gouvernement provincial du Nord-Kivu dans les zones occupées par la rebellion du M23, la société civile de cette province craint que ceci profite à l’énnemi pour financer la guerre.

Vicar Batundi Hangi, expert au bureau de la coordination provinciale du Nord-Kivu estime que cette ouverture ne profite en rien à la Republique. Pour lui, les autorités de l’état de siege devront à tout prix revoir cette decision et l’annuler car selon lui, partout où passeront les marchandises, les transporteurs seront soumis à des taxes qui iront dans la caisse de l’ennemi.

« C’est sûr que dans les zones sous contrôle du M23, les transporteurs vont payer des taxes. Et cet argent va aider à l’ennemi de financer la guerre. Donc, cette décision sera la source par excellence au financement de la guerre pour accroître la rébellion», dit-il.

Les premiers chauffeurs qui sont arrivés à Sake ce jeudi matin indiquent que dans les zones sous contrôle du M23, ils n’ont rien payé en terme de taxe. Ceux-ci dénoncent cependant les tracasseries dont ils sont victimes de la part des éléments de l’armée congolaise.

« Nous venons de Mwesso où nous étions cantonnés deux mois avant la prise de la cité. Quand le M23 est arrivé, nous avions été autorisé de continuer la route jusqu’à Goma sans aucun problème et sans payer quoi que ce soit. Mais arriver à Sake dans la zone de l’armée, on nous fait payer 5000 et 1000 pour traverser. Si vous n’avez pas de carte d’électeur, par là vous rester où carrément vous payer le triple», a indiqué l’un de leurs.

Nous avons tenté d’entrer en contact avec le lieutenant colonel Ndjike Kaiko Guillaume, porte-parole de l’armée pour sa version de fait, mais nos efforts n’ont pas payé.

Les terroristes du M23 avaient déjà autorisé la circulation des biens et services dans les zones sous son contrôle depuis le 28 février dernier.