L’accord cadre d’Addis-Abeba a été exhumé le week-end dernier lors du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, réunie pour la première fois depuis sa création au plus haut niveau des chefs d’Etat et de gouvernements en marge de la 36ème sommet de l’Union africaine, à Addis-Abeba en Ethiopie. 

« L’Accord-Cadre demeure un instrument viable pour soutenir la RDC et les institutions de la région afin de parvenir à la paix et à la stabilité, appelle à cet égard à sa revitalisation urgente. Les pays signataires doivent, individuellement et collectivement, redoubler d’efforts pour mettre pleinement en œuvre les engagements nationaux et régionaux inscrits dans l’Accord-Cadre » souligne le communiqué final du Conseil de paix et de sécurité de l’UA. qui demande une collaboration avec la CAE, la CEEAC, la SADC, la CIRGL et l’ONU, pour la revitalisation urgente de l’Accord-Cadre et de faire rapport au Conseil dans un délai de six semaines ». 

Mais pour la Représentante personnelle du chef de l’État près de l’OIF, Bestine  Kazadi, il faut cette fois une méthodologie rigoureuse pour gagner le pari de la revitalisation de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Dans un tweet, cette dame de fer attentive aux questions de paix et de sécurité auxquelles l’OIF accorde un intérêt particulier, appelle à l’évaluation préalable des engagements souscrits par les parties prenantes. Ce, en vue d’en tirer les leçons en fonction desquelles jeter les bases solides de sa réactivation. 

Depuis sa signature le 24 février par la RDC, ses pays frontaliers, l’Afrique du sud, le Kenya  le Soudan ainsi que l’ONU, l’UA, la CIRGL et la SADC dans le but de mettre fin aux cycles récurrent des violences dans l’Est de la RD Congo l’Accord-cadre d’Addis-Abeba n’a pas été évalué de manière globale. Une situation qui contribue à porter atteinte à l’affirmation de son utilité.

Près de dix ans après, le résultat est loin de se conformer à la réalité sur terre. Défait militairement et auto dissous en 2013 dans la foulée de la signature de l’Accord-cadre, le Mouvement du 23 mars (M23) a ressurgi depuis novembre 2021 sans aucune action coercitive des parties prenantes dudit Accord. 

Journaliste d'investigation, licencié en sciences de l’information et de la communication. Spécialiste des questions politiques et judiciaires. Reporter à KinshasaTimes depuis 2020