Réunis en assemblée générale extraordinaire, les actionnaires de la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC) ont décidé de «dissoudre volontairement» cette institution financière.

L’avocat conseil de ces actionnaires, Me Pierre Okendembo, a indiqué mercredi 9 novembre à Radio Okapi qu’un liquidateur chargé de désintéresser tous les créanciers a été désigné.

Selon les participants, le «surendettement» auprès de la Banque centrale du Congo (BCC) creuse un écart inquiétant entre les actifs et les passifs du patrimoine de la BIAC.

«Non seulement que la Banque centrale n’a jamais présenté un seul repreneur aux actionnaires, mais également, les mêmes actionnaires étaient placés dans une situation de fait et de droit pour empêcher les solutions  que les épargnants sont en train d’attendre», a expliqué Me Pierre Okendembo.

La BIAC, l’une des  banques les mieux implantées en RDC, connaît des difficultés de trésorerie depuis plusieurs mois.

Suite à cette situation, elle avait été mise sous gestion administrative provisoire de la Banque centrale du Congo en juin dernier pour son redressement dans trois mois.

«Le plan de redressement n’a jamais été agréé. Mais même s’il l’a été, parce que nous n’avons jamais été notifié, ni moins encore les actionnaires qui sont mes clients, ce plan de redressement ne pouvait pas être facilement exécuté», a expliqué Me Okendembo.

Il estime que la BIAC devra liquider ses biens pour payer ses créanciers notamment les travailleurs qui ont droit à leurs décomptes finals.

Au mois d’août dernier, le directeur des opérations monétaires de la BCC, Jean-Louis Kayembe, avait annoncé que plusieurs banques désiraient racheter la BIAC.

Mais l’avocat conseil des actionnaires de la BIAC, souligne qu’en matière de vente des actions dans une société, seuls les actionnaires peuvent céder et pas la BCC.

La BIAC ne sera pas dissoute

Au cours de la réunion du comité de politique monétaire mardi à Kinshasa, le gouverneur de la Banque centrale du Congo, Déogratias Mutombo, s’est voulu rassurant sur la situation de la BIAC.

«Actuellement avec la BIAC et la FIBANK, nous sommes en discussion avec deux banques à qui nous avons octroyé des licences. Une banque chinoise pour prendre la BIAC et une banque congolaise pour la FIBANK», a-t-il rassuré.

D’après lui, les négociations se déroulent bien et d’ici la fin de l’année, indique M. Mutombo, ces deux banques seront rachetées.

« Je voulais rassurer les déposants. Qu’ils se tranquillisent car leurs dépôts ne seront pas perdus », assure-t-il.