Dans une conférence tenue vendredi 5 août dernier, en la salle des conférences du Ministère des Affaires étrangères, à Kinshasa, le couple du Chirurgien phlébologue, le Docteur Benjamin Tatete et Olgha Violette Tatete, infirmière spécialiste en soins de plaies, ont dans une lancée pédagogique, fait tomber les masques de l’ignorance entretenue autour de cette pathologie par plusieurs personnes.

Face à un public hétérogène, parmi lequel des pasteurs d’Églises, des médecins et autres, à l’aide de deux exposés magistraux, soutenus par une projection d’images, le Fondateur et CEO de Tatete Vein Center (TVC) ont, lors de cette conférence placée sous le thème: “Mbasu, Kindoki to maladie?” (Entendez: ulcère veineux, sorcellerie ou maladie ?), prouvé scientifiquement que le Mbasu est une pathologie comme toute autre, et non une malédiction ou sorcellerie.

Ils se sont largement étendus sur comment apporter une piste pour la prise en charge de ces ulcères. En indiquant que ces derniers sont éradiqués moyennant trois types de traitements notamment par : radiofréquence (RFA); Traitement par pression négative (TPN) et traitement par greffe de peau. Ce, après avoir passé par un bilan médical, à l’arrivée du patient (e) à l’hôpital, a dit Benjamin Tatete, qui s’est exprimé en premier.

Dans un autre volet, le patron de TVC a démontré que: “la majorité de plaies, voire le problème que nombreuses personnes ont au niveau des membres inférieurs que l’on appelle Mbasu en RDC, sont les conséquences d’une mauvaise prise en charge vasculaire”.

Rentré au pays depuis 2015 via AFMED et autres associations des médecins, le phlébologue congolais formé en Belgique regrette de parler de cette maladie sans être entendu. “Je parles de ça, mais je me rends compte que je suis toujours inaudible. Nous avons toujours de personnes qui arrivent à l’hôpital dans un état catastrophique”, a-t-il dit dans son petit coup de gueule.

Et de marteler: “ ici, nous avons remarqué que la majorité de nos patients ont toujours la même histoire. Il y a le début du problème, au lieu de consulter les confrères médecins, ils commencent par aller voir les personnes non habilitées, parce que, la pratique médicale est réglementée, nous avons prêté serment, il y a un ordre des médecins ici en RDC, mais il y a des gens qui font une pratique illégale de la médecine, à commencer par certains centres de prière, et surtout les tradi-praticiens. Et ce n’est que lorsqu’ils sont dans un état très avancé de maladie qu’ils arrivent chez nous”, a-t-il expliqué.

N’ayant aucune prétention de faire de la publicité et moins encore de tout guérir, Benjamin Tatete a précisé que cette conférence s’inscrit dans le cadre de la campagne lancée par TVC afin de sensibiliser l’opinion.

De son côté, Madame Tatete a rappelé l’importance de poser, au préalable un diagnostic pour toute maladie liée aux Mbasu. Cela pour permettre de bien comprendre l’origine de la plaie. Et de soutenir que le Mbasu n’est pas une fatalité, moins une maladie d’origine maléfique.

Signalons qu’au cours de cette activité, des malades guéris du Mbasu à TVC ont témoigné de leur souffrance avant leur arrivée à l’hôpital TVC où ils ont été guéris, après avoir été chez les pasteurs et tradi-praticiens. C’est le cas du colonel Jacques Tara des FARDC. Cependant, présents dans la salle, les pasteurs ont été incapables de donner les statistiques des malades atteints de Mbasu, guéris dans leurs églises.

Connu sous l’appellation de ‘’Mbasu’’ à Kinshasa; ‘’Nteta’’ à Lubumbashi et ailleurs, en République démocratique du Congo (RDC), Mbasu est un ulcère vasculaire qui affecte les jambes, affectant directement veines et artères.

Découverte depuis les années 80 en Australie, le Mbasu a été depuis, classé dans le rang des maladies endémiques par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), au même rang que la Tuberculose et la Lèpre. Cependant, en RDC, les causes cette pathologie sont brouillées par certains centres de prière (églises) et autres tradi-praticiens qui lui attribuent l’origine maléfique et/ou sorcière.