Cadre et membre co-fondateur de l’Engagement citoyen pour le développement (l’ECIDE), formation politique chère à Martin Fayulu Madidi, Bruno Kalonda sort de sa langue du bois. Dans un entretien au média en ligne WWW.KINSHASATIMES.CD, ce soldat de Martin Fayulu s’est prononcé sur le retour au pays du leader de l’ECIDE, il est également très critique de l’insécurité à travers le pays et particulièrement dans le district de Tshangu, sa base électorale.  Ci-dessous l’intégralité de l’interview.

 

Après plusieurs mois d’absence au pays, Martin Fayulu, président de l’Ecide et candidat malheureux des dernières élections en RDC (selon la Ceni et la Cour constitutionnelle) compte rentrer dans son pays. Quel est selon vous, la nouveauté du message qu’il va adresser au peuple congolais qui l’attend ?

 

B.K: De prime à bord, je tiens à préciser que Martin Fayulu n’a jamais été candidat malheureux des élections organisées au mois de décembre 2018 en RDC. Il les a gagné et c’est bien MAFA qui a été élu président de la République. À ce jour, tout comme dans la nouvelle page de l’histoire de notre pays, il sera écrit, il est déjà écrit d’ailleurs qu’en « date du 30 décembre 2018, des élections ont été organisées en République démocratique du Congo. Dans les urnes, le peuple congolais avait élu comme Président de la République Monsieur Martin Fayulu Madidi, chef de l’ECIDE et candidat commun de l’opposition (LAMUKA). Ce, avant de voir cette victoire du peuple,  être volée par celui qui est au pouvoir actuellement. L’opinion tant nationale qu’internationale retiendra que celui qui nous dirige ce jour l’est de manière illégale, au nom d’un deal avec son actuel allié ». Voilà pourquoi à l’ECIDE mon parti, l’on admettra, encore moins l’on acceptera que Fayulu soit abusivement estampillé candidat malheureux des dernières élections présidentielles en RDC.

 

Cependant, nul n’est besoin pour moi de vous rappeler que la coalition actuellement a u pouvoir a montré ses limites. La preuve c’est que « la crise actuelle entre fraudeurs (CACH-FCC) des dernières élections a fait du Congo un pays des marcheurs ». Avez-vous déjà vu dans le monde un parti au pouvoir, descendre dans la rue pour revendiquer telle ou telle autre chose? Cela prouve suffisamment l’hypocrisie qu’il y a entre partenaires au pouvoir. Sinon comment expliquer les différentes marches, organisées tour à tour par l’UDPS et les regroupements politiques membres du FCC ?

 

Par ailleurs, concernant le message que le Président élu entend adresser au peuple congolais à son retour au pays. Il faudra s’interdir de se voiler la face. La crise actuelle au sommet de l’Etat est la résultante des élections chaotiques et frauduleuses que la RDC organise depuis 2006. C’est en vertu de ça mais aussi pour éviter de faire du surplace à chaque cycle électoral que le Soldat du peuple Martin Fayulu entend premièrement proposer le dialogue. Un dialogue franc, qui mettra autour de la table tous les acteurs en présence. Une occasion pour toutes les parties de s’exprimer librement sur la vie de la nation qui se meurt actuellement. Deuxièmement, Martin Fayulu va alerter la population congolaise dans son ensemble sur l’importance combien capitale de procéder certaines réformes, notamment dans le secteur de l’armée pour la sécurisation de nos frontières, qui sont poreuses à ce jour. Les réformes de la Cour constitutionnelle et celles de la Loi électorale. Si celui qui gère actuellement est le fils d’Etienne Tshisekedi, il devra s’amender dans ce sens pour que les élections de 2023 soient les meilleures. Ce qui permettra le décollage, non pas seulement de la RDC mais de l’Afrique toute entière.

 

Les dernières nominations du président Tshisekedi dans l’armée et la magistrature, divisent la coalition au pouvoir. Le FCC dénonce la violation de la Constitution à travers ces nominations. Quelle lecture vous en faites ?

 

B.K: Il s’agit là d’un manque de sincérité entre partenaires en coalition. Je ne doute pas un seul instant de les qualifier tous comme étant des hypocrites. Ce qui, une fois encore donne raison au président Fayulu qui ne cesse d’appeler la classe politique au dialogue en vue des réformes structurelles dans bon nombre de secteurs de la vie politique de notre pays. Un président sincère ne devait pas envoyer en mission son Pré ministre, et procéder de manière illégale aux nominations. Alors à quelle est la place du débat en Conseil des ministres, tel que proposé dans la Constitution avant toute nomination ? Le pays a besoin d’être géré sous la coupe de l’intérêt général et non individuel.

 

Vous êtes candidats malheureux aux dernières élections législatives organisées en RDC. Actuellement le district de Tshangu votre base électorale vit une insécurité sans précédent. Un homme a d’ailleurs été tué au quartier Siforco, dans la commune de Masina. Qu’en dites-vous ?

 

B.K: En République démocratique du Congo, l’insécurité sévit sur non pas seulement à Tshangu et/ou au quartier Siforco dans la commune de Masina mais aussi sur toute l’étendue du territoire national. Rappelez-vous de la situation actuelle dans la partie orientale de notre pays. Une situation qui doit préoccuper les dirigeants qui doivent veiller à la sécurité des citoyens et de leurs biens. Pour ce qui est de Tshangu ma circonscription électorale, j’ai suivi de près ce drame (que je regrette et condamne). Je suis en possession de bien d’éléments sur les circonstances de cette tuerie en pleine capitale. C’est une bavure que l’on ne peut tolérer. Un élément de la garde républicaine ne doit pas se permettre d’abattre un paisible citoyen sans arme. Ce qui est grave, le jeune homme qui a été tué à Siforco ne faisait partie des groupes des gangs qui se sont battus ce jour là. Une enquête doit être faite pour que soient établies et que les coupables de cet acte subissent la rigueur de la loi. Ainsi, je voudrais saisir l’opportunité que vous m’offrez pour interpeller le bourgmestre de Masina, qui doit bien faire son travail: celui de sécuriser les populations dans son entité administrative. J’invite également les autres acteurs à encadrer nos jeunes. Ces dernières doivent aussi éviter de fédérer les différents mouvements de gangs qui mettent en mal la quiétude dans nos quartiers.

 

Martin Fayulu est régulièrement indexé de tribal pour son attachement à Adolphe Muzito. Pensez-vous qu’un tel cliché serait avantageux  pour son avenir politique ?

 

B.K: Les auteurs de cette thèse doit commencer par comprendre ce que c’est le tribalisme, avant de soutenir telle opinion. Et s’ils manquent à dire, le mieux c’est se taire au lieu de ternir gratuitement l’image du président Fayulu. Au sein  de Lamuka, il n’y a pas que Muzito et Fayulu. Nous avons Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba. Entre ces quatre leaders l’entente est parfaitement conviviale. C’est dans cet esprit qu’ils ont signé, de façon collégiale le communiqué, dans lequel ils ont appelé les congolais à la manifestation de contestation contre l’entérinement de l’élection de Ronsard Malonda à la tête de la Ceni et  le rejet des lois Minaku et Sakata, le 13 juillet dernier.

 

Les enjeux pour la prochaine élection présidentielle seraient déjà en train de se jouer. Et c’est autour de Jean-Pierre Bemba que les regards se tournent. Fayulu espère-t-il rester candidat et rééditer l’exploit de la dernière élection ?

 

B.K:  Lamuka est une plate-forme électorale. C’est ce qui a fait qu’au mois de septembre 2018 Martin Fayulu a été désigné candidat. Il a de ce fait porté le chapeau de la candidature unique de l’opposition congolaise aux dernières élections présidentielles. Et ce, avant la trahison de Tshisekedi et Kamerhe. Le schéma reste le même pour ce qui concerne les élections de 2023. Au moment venu, les leaders de Lamuka se réuniront et discuteront sur la nécessité ou pas de présenter de présenter une candidature unique, comme cela a été le cas en 2018. Il appartient aux quatre leaders de Lamuka, de décider sur la reconduction ou pas du  chef de l’ECIDE. Si c’est le cas, le congolais et Lamuka seront les grands gagnants. Mais s’il arrivait que c’est le président Bemba, Katumbi ou Muzito qui est choisi, tant mieux. Lamuka ne perdra rien. Le combat c’est celui de confier la gestion du pays au leader qui porte à cœur la misère du peuple. Et au sein de LAMUKA, nous n’en manquons.