La suspension de William Mukambila à la tête du Conseil national de la jeunesse (CNJ), par le ministre de la Jeunesse, Yves Bunkulu pour insubordination défraie la chronique. Si certains ne sont pas du même avis que le ministre, d’autres par contre pensent que le ministre est dans ses prérogatives de suspendre un président du CNJ.

Guy Kibira Ndoole, président de la commission électorale ayant conduit à la mise en place du bureau actuel du CNJ, est du même avis que le ministre Bunkulu. Pour cet ancien président du Conseil provincial de la jeunesse et chef de division de la jeunesse du Nord Kivu, le ministre national a plein droit de suspendre le président du CNJ. Répondant aux questions de kt.cd, Guy Kibira indique que cette mesure peut être définitive ou d’ordre, pour remettre le train sur la raille. Interview.

Kt.cd: Estimez-vous que le ministre est habilité à suspendre un président élu dans l’assemblée générale du CNJ ?

Guy Kibira: Affirmatif. Un président élu par les jeunes à l’assemblée générale peut être suspendu ou même destitué par le ministre ayant la jeunesse dans ses attributions. Être élu par les jeunes ne rend pas supérieur au ministre de tutelle. Rappelez-vous que même l’arrêté qui régit le CNJ est aussi signé par le ministre de la jeunesse. Donc, c’est net et clair que le ministre soit habilité à prendre des mesures contre ou pour la jeunesse, ça dépend dans quelle situation il se trouve. Et pour le cas précis, il a pris une décision responsable qui entre dans ses attributions.

KT: Que dit la loi lorsque le président est suspendu à mi-mandat ?

GB : Les textes régissant le CNJ prévoient qu’il y ait le président et ses collaborateurs directs, dont le vice-président. De manière hiérarchique, le vice-président remplace le président. Or nous sommes ici dans une situation où le président est empêché eu égard à l’arrêté du ministre l’ayant suspendu. Alors, la loi prévoit que l’un des vices présidents le plus actif et il se fait que le vice-président en charge des Finances soit le plus actif et s’est beaucoup impliqué dans les questions des jeunes. Nathanaël Atibu, c’est quelqu’un qui a de l’expérience et de tous les membres de l’actuel bureau il est le seul issu d’un organe statutaire de part notre arrêté. La plupart des membres de ce bureau sont venus des structures membres et non des conseils. Et pour son cas, avant d’être vice-président du CNJ, il était président du conseil provincial de la province du Maniema. Voilà pourquoi je dis qu’il est bien indiqué pour faire l’intérim. Ça sera pour lui une routine parce qu’il a eu à le faire au niveau de sa province, maintenant il le fera qu’au niveau national et pour celà, il a l’avantage d’avoir cette proximité avec tous les présidents de toutes les 26 provinces.

KT: Que sera la suite pour le président en suspension ?

GB : En attendant que le ministre de la jeunesse lève les mesures disciplinaires contre William Mukambila, nous pensons que son intérimaire a beaucoup de chances d’aller jusqu’à la fin du mandat puisque là aussi il y a deux possibilités: soit si les moyens les permettent et que le contexte est favorisant, on peut convoquer une assemblée générale dès lors que l’action disciplinaire contre le président suspendu est jugé avérée et qu’il ne peut pas être réhabilité à défaut de celà, le vice-président intérimaire peut aller jusqu’à fin mandat. Et je vous précise que le président suspendu a déjà fait la remise et reprise avec son intérimaire, c’est pourquoi j’estime qu’il y a lieu que ce dernier aille jusqu’à la fin de ce mandat et nous osons croire qu’il va éviter de tomber dans les erreurs reprochées au président en suspension.

Il sied de rappeler que le président William Mukambila wa Mukambila a été suspendu le 20 janvier dernier pour plusieurs griefs à sa charge, notamment pour faux et usage de faux, pour opacité dans la gestion financière et pour tant d’autres.