On était loin d’imaginer que des membres de l’opposition congolaise pouvaient tirer les ficelles à un degré si haut de la diplomatie mondiale. Bâillonnés à la maison, ils ont su faire porter leur voix à  des milliers de kilomètres de Brazzaville. Les opposants congolais ont exhumé des sales dossiers que traine Sassou N’guesso, afin d’obtenir l’annulation de sa rencontre  avec Donald Trump tel qu’annoncé  dans un communiqué (ci-dessous) de la présidence congolaise datant du 26 décembre.

Un des opposants dans les couloirs pour alerter les membres du  staff du président américain élu (qui se sont montré réceptifs) aurait déclaré à Paris Match que Donald Trump ne savait pas à qui il avait à faire. A coup des rapports d’Ong, des messages et plusieurs autres dossiers, ils ont réussi leur coup. L’idée d’un rendez-vous qui selon les dires de Hope Hicks, porte-parole de Donald Trump n’avait d’ailleurs jamais été programmé, est sortie complètement de l’esprit du staff Trump.

A ce rendez-vous probable, Sasous N’guesso était parti non en tant que président de la république, mais en sa qualité de président du comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Lybie. Mais ce statut ne l’a pas blanchi au point de décrocher un échange avec l’homme le plus puissant de la planète. Donald Trump ne s’est entretenu qu’avec un seul président africain depuis son élection, le président égyptien Abdelfatah Al-Sissi. Parmi les sujets au centre de leurs échanges, la Lybie. En Afrique, après la Libye, la République démocratique du Congo préoccupe les proches de Trump.

Après la controverse qui a émaillé sa réélection, un tête-à-tête avec président élu de la plus grande puissance mondiale aurait été une bénédiction sur la scène internationale pour le président de la République populaire du Congo. Les opposants à Sassou n’ont pas laissé échapper cette occasion pour  lui faire subir un revers. Comme quoi une opposition finit toujours par payer sa dette.

Mbala / Kinshasa Times