Ambassadeur de la Chine en République démocratique du Congo, M. Zhu Jing a échangé avec la presse le vendredi 24 juillet dans sa résidence à Kinshasa. Au menu des échanges, l’état des lieux de la coopération sino-congolaise… et la gestion de la pandémie de coronavirus.

La pandémie de covid-19 a plus rapproché la Chine de la RDC. L’ambassadeur Zhu Jing qui le souligne, en est bien convaincu. «Globalement, dit-il, la coopération sino-congolaise est au beau fixe. Au lieu d’être affaibli par la pandémie de covid-19, le partenariat s’est renforcé. Au lieu de nous éloigner, la pandémie nous a rapprochés davantage. Nous sommes donc satisfaits de nos relations bilatérales».

Le constat du diplomate chinois vient du fait que son pays, confronté à l’épidémie de coronavirus, a bénéficié d’un élan de solidarité de la part de plusieurs pays partenaires. Cet appui, survenu au moment où la Chine déployait tous ses efforts pour maitriser la pandémie, a apporté du réconfort à ce pays.

«Je profite de cette occasion pour présenter, au nom du Gouvernement chinois, tous nos remerciements, toute notre gratitude, au peuple congolais pour ce précieux soutien», indique l’ambassadeur Zhu Jing. Il reconnait à cet effet que la pandémie a causé des conséquences  néfastes, en Chine comme à travers le monde, sur les plans sanitaires, économiques, sécuritaires …

Une coopération concrète

C’est dans ce cadre qu’au premier semestre de l’année 2020, le Gouvernement chinois  a décidé d’axer son partenariat sur ‘‘le renforcement de la solidarité contre la pandémie’’, révèle Zhu Jing. «Loin d’être abstraite, notre coopération s’est voulue concrète», a fait remarquer le diplomate.

Ce partenariat, précise-t-il, s’est matérialisé à travers trois piliers. De prime abord, le  soutien en matériel médical. «Quand l’épidémie est arrivée au Congo, la  Chine a été le premier pays à apporter son assistance au Gouvernement congolais. Elle a offert trois lots de matériel médical qui dépassent 70 tonnes», rappelle le représentant de Pékin à Kinshasa. Ce don était constitué de masques, de gants, de combinaisons de profession, de kits tests… ainsi que des machines pour faire le test.

«En plus de ce don du Gouvernement, note Zhu Jing, il y a eu la contribution des entreprises chinoises, à travers les communautés installées au Congo. Un apport chiffré à 3 millions de dollars américains, sous forme de dons financiers et en matériel».

Partage d’expériences

Le deuxième pilier réside au partage d’expériences, souligne l’ambassadeur chinois. Il s’agit du transfert d’expériences, de savoir-faire, à travers un groupe d’experts chinois, spécialisés dans le domaine médical. Venus à Kinshasa au mois de mai dernier, ils ont travaillé une dizaine de jours avec les autorités sanitaires congolaises, notamment sur le coronavirus et sur les maladies infectieuses, a signalé l’ambassadeur chinois.

Le troisième pilier du partenariat, poursuit-il, est relatif à la coopération sino-africaine. Il est renforcé par le fait que la RDC occupe à ce jour la Vice-présidence de l’Union africaine, et  occupera la présidence l’année prochaine. Si  le Sommet sino-africain de cette année a connu un franc succès, c’est notamment du fait de ses propositions réalistes et prometteuses, fait remarquer Zhu Jing qui a salué à cet effet l’intervention du Président Félix Tshisekedi. Pour sa part, le président Xi Jinping avait profité de ces assises pour suggérer entre autres l’annulation d’une partie des dettes des pays africains à l’égard de la Chine à l’échéance 2020, le jumelage entre hôpitaux chinois et africains, la mise à disposition des vaccins chinois…

 L’apport des entreprises chinoises

 De l’avis de Zhu Jing, pour l’efficacité de la lutte contre la pandémie, il s’est avéré nécessaire de  l’accompagner des mesures économiques, sociales et sécuritaires. «Sur ce plan, dit-il, la pandémie n’a pas empêché notre coopération de continuer d’avancer. Notamment dans le domaine des mines, qui est un pilier de notre coopération ».

«Ici, affirme-t-il, les projets d’investissements continuent à avancer. Les mines, les sites de production, continuent à produire et à exporter. Aucune entreprise chinoise n’a arrêté la production pendant la période de covid-19. Bien sûr, ces entreprises ont rencontré beaucoup de difficultés logistiques et financières, mais elles ont pu les surmonter et maintenir la production à un niveau élevé. Certaines d’entre elles ont même augmenté leur production».

«Et donc, d’une certaine façon, ces entreprises chinoises contribuent à la relance de l’économie congolaise. Surtout en ce moment où le prix du cuivre est passé de 5.000$ à 6.000$ la tonne sur le marché international. C’est une bonne nouvelle à mon avis !», estime le diplomate chinois.

Appel à la vigilance

Aux lendemains de la levée de l’Etat d’urgence en RDC, l’ambassadeur chinois  félicite  les autorités congolaises pour la mesure prise. D’autant qu’il s’agit,  selon lui, d’une étape importante dans la lutte contre la pandémie. «Quand on lève l’état d’urgence, c’est qu’on a obtenu des résultats encourageants qui permettent de reprendre la vie, le  travail, bien que le virus ne soit pas encore parti !».

«Il faut toutefois rester toujours vigilants», avertit Zhu Jing, se référant à certains pays où a resurgi l’épidémie après la levée de l’état d’urgence. «Continuons donc notre combat commun contre la pandémie jusqu’à la victoire finale», recommande-t-il.

 «Premier pays à avoir connu l’épidémie de covid-19, la Chine a accumulé beaucoup d’expériences sur les plans économique et social, indique Zhu Jing. Tout récemment, nous avons identifié de nouveaux foyers d’épidémie, à Pékin notamment. Evidemment avec les efforts coordonnés, nous avons pu rapidement maitriser de nouveaux foyers, en évitant  une nouvelle propagation du virus».

«Avec l’expérience acquise, nous avons constaté qu’il faut rapidement identifier les nouveaux foyers et les personnes affectées, et les mettre en confinement», explique l’ambassadeur chinois. «Si besoin en est, il faudrait, dit-il, recourir au dépistage massif. On a ainsi, non seulement éviter de nouvelles propagation du virus, mais surtout de nouveaux décès. Ce sont les expériences que nous aimerions partager avec nos amis congolais».