Le salaire des députés nationaux est au cœur de l’actualité en République démocratique du Congo. La polémique est électrique depuis la sortie médiatique de Martin Fayulu, l’opposant farouche du régime Tshisekedi, qui a affirmé qu’un député national gagne plus de 21 000 dollars par mois dans l’un des pays les plus pauvres au monde.

Dans une interview accordée à kt.cd ce lundi 05 septembre, Al Kitenge, analyste économique et stratégique évoque une absence de la politique nationale de rémunération en République démocratique du Congo.

En tant que peuple congolais, nous sommes très consommateurs d’ informations brûlantes. Après, comme toute flamme, tout s’éteint. Alors que cette question devrait soulever une réelle préoccupation nationale, l’absence de ce qu’on appelle une politique nationale de rémunération  s’inquiète-t-il.

L’analyste économique Al Kitenge évoque aussi la question de primes des agents de la fonction publique comme la partie immergée de l’iceberg. « Aujourd’hui on voit les parties les plus visibles, cela sous-entend que les députés ont entre 20 et 22 000 dollars par mois. Mais on n’aperçoit pas que dans la fonction publique des gens qui ont un salaire mais qui des primes valent 40 fois plus que la valeur de leur salaire. Malheureusement lorsque ces personnes vont se séparer de l’Etat, leur décompte final sera calculé en fonction du salaire. », a-t-il regretté.

« En fait, on ne se rend pas compte qu’on a des gens qui ont un salaire de 500 dollars et un train de vie de 50 000 dollars », révèle Al Kitenge.

Toutes ces choses doivent être mises ensemble, prescrit-il, « même le ministre d’Etat en charge de la fonction publique est en train de nous le démontrer de manière assez claire que là où on pensait qu’on a 400 000 employés, on a simplement 70 000. Et donc, on a payé pendant très longtemps 33 000 personnes ».

M. Al Kitenge propose des états généraux de rémunération et de la performance de la fonction publique. « Si on met tout ça ensemble, je pense que nous pouvons être en mesure de déterminer une véritable politique de rémunération mais pour être en mesure de le faire, il faut que ayons des états généraux de rémunération et de la performance de la fonction publique », conclut-Il.

Propos recueillis par Asaph Mawonda