La tripartite CENI-Gouvernement-CNSA du 16 octobre 2017 a infecté les relations au sein du Rassemblement aile Kasa Vubu. Joseph Olenghankoy, président du CNSA et du Conseil des sages de cette aile dissidente du Rassemblement d’Etienne Tshisekedi, s’est irrité de voir le premier ministre Bruno Tshibala, porte-parole du Rassemblement qu’il dirige, présider cette tripartite à sa place. Dès lors, la guerre de leadership a été déclarée entre les deux hommes. Le leadership cependant, est la pomme de discorde qui a séparé Joseph Olenghankoy et Bruno Tshibala, de Félix Tshisekedi et Pierre Lumbi. L’histoire semble se répéter.

Les contradictions se multiplient sur la ligne de conduite à adopter au sein du Rassemblement Kasa-Vubu face aux enjeux politiques de l’heure. Du projet de loi électorale à la marche du 21 janvier prochain, les petites phrases pleuvent en abondance entre Tshibala et Olenghankoy directement ou à travers leurs acolytes : « agents doubles, versatiles… », chacun cherchant à démontrer sa loyauté vis-à-vis du peuple.

En réalité, il est question pour les uns et les autres de dire le pouvoir. Qui a le pouvoir d’engager le Rassemblement Kasa Vubu ?

Même n’étant pas le Rassemblement made in Genval, cette structure a posé ses assises sur la même logique de fonctionnement que celle du Rassemblement originel. Suivant cette logique, Joseph Olenghankoy qui en est le président du Conseil des sages est la première autorité de ce regroupement politique, bien au-dessus du porte-parole Bruno Tshibala. Mais le pouvoir apparent n’est pas pareil au pouvoir réel.

Chef du gouvernement congolais depuis avril 2017, Bruno Tshibala est plus puissant dans le fait que Joseph Olenghankoy président du Conseil national de suivi de l’accord qui peine à faire le suivi de l’action gouvernementale pour la tenue des élections. Ainsi, Le chef du gouvernement qui doit-être surveillé par le président du CNSA préside la tripartite, définit la politique du Rassemblement et en disponibilise les moyens face à un Joseph Olenghankoy qui subit.

Il subit au risque d’être isolé et ce malgré la présence de son petit frère Emery Okundji au gouvernement. Le silence de Lisanga Bonganga, les prises de position de Roger Lumbala qui corroborent clairement celles de l’UDPS/Tshibala en sont les signaux.

Mais qui connaît Joseph Olenghankoy sait qu’il coule dans ses veines le sang tetela qui lui interdit de se laisser faire. Il va résister comme en témoigne ce « mégas rassemblement » organisé pour investir le président du Rassemblement/Tshangu, au moment où son autorité est contestée. La stratégie est notée : Gagner du terrain et brandir « la base » pour faire le contrepoids au pouvoir institutionnel du camp Tshibala.

Quelle issue alors réserverait ce duel ? L’histoire semble avoir atteint un point de non-retour. Il ne doit y rester qu’un seul leader du Rassemblement Kasa Vubu. Pourtant, ni Bruno Tshibala ni Joseph Olenghankoy, personne ne semble disposé à tolérer l’autre. Chacun voulant être leader, la séparation semble être le dénouement de cette querelle de leadership accouchant alors deux leaders, chacun dans son camp.